Une artiste ultra complète : actrice, mannequin, animatrice et même compositrice de chansons, Helena Noguerra est une passionnée. Et malgré une carrière prolifique, celle qui a eu le 18 mai dernier, 54 ans, estime qu'encore aujourd'hui, être une femme "c'est lutter en permanence". "On dit souvent de moi que je suis une femme libre ou libérée, ça me fait de la peine car cela veut dire qu'il y a bien une prison pour les femmes. Si j'étais un homme, je serais mieux payée, mieux considérée et j'aurais plus de travail. Mais je vous rassure, j'adore devoir me battre, et j'adore être une femme aussi !", confie-t-elle à nos confrères de Gala dans son édition du jeudi 8 juin 2023. Et avec l'âge, l'actrice a vu la vision de son corps se transformer.
Le moindre détail qui cloche devient un problème
En effet, la comédienne confie avoir été très à l'aise avec sa silhouette avant de devenir mannequin. "Nous sommes tellement scrutées à la loupe que le moindre détail qui cloche devient un problème !". À tel point qu'elle a été la cible de douloureuses critiques. "On m'a tout dit : les dents trop courtes, l'oeil bas, le début de cellulite... Ça n'allait jamais. J'ai donc tenté de m'en libérer, petit à petit, mais pour être honnête, ça reste difficile. Disons que je tends à la liberté, tout en restant prisonnière de l'apparence qui me permet d'être acceptée dans le groupe", déclare-t-elle. Et Helena Noguerra s'est alors cantonnée à un rôle qu'on lui a imposé. "On en revient toujours à ma place dans la société, celle de la jolie fille que j'ai accepté d'occuper... Je lutte en permanence entre le fait de vouloir conserver cette place et le fait de me dire que je m'en fiche ! La bataille entre l'obsession et le lâcher-prise".
Si aujourd'hui, elle n'est plus mannequin, Héléna Noguerra n'est toujours pas à l'aise avec son image. "Je cherche l'endroit où je pourrais uniquement jouer en oubliant la tranche d'âge que j'ai atteint, or, sur un tournage, on nous le rappelle, à nous les femmes. Par exemple si pendant une scène, je regarde mon portable ou je lis, on me dit : 'quand tu lis, tu accuses.' Comprenez : ça pendouille sous le menton. On ne fait jamais ce genre de réflexion à un acteur..."