Depuis début septembre, les chiffres s'envolent pour Quotidien. Pour sa première semaine de rentrée, l'émission animée tous les soirs de semaine par Yann Barthès a battu son record historique d'audience. Une moyenne de deux millions de téléspectateurs par soir et une avance qui se creuse avec son concurrent de toujours, Cyril Hanouna, sur C8. De quoi donner le sourire au présentateur de 49 ans et à ses équipes, mais l'enquête publiée ce lundi 23 septembre par Télérama risque de faire grincer des dents.
Entre "souffrance au travail, burn-out, management défaillant, accusations de harcèlement", nos confrères dressent un portrait inédit de l'ambiance de travail qui règnerait au sein de la boîte de production Bangumi, créée par Yann Barthès et Laurent Bon en 2011. Parmi les histoires révélées par Télérama, celle d'un graphiste, qui décide le 6 décembre 2023, de participer au mouvement des intermittents de l'audiovisuel, réclamant une revalorisation de leurs salaires de l'ordre de 20%. Convoqué par la responsable de la postproduction, il va apprendre une mauvaise nouvelle. "Elle m'a signifié qu'elle-même et la direction souhaitaient mettre fin à ma collaboration. Elle m'a dit que j'avais trahi sa confiance et mis l'émission de la veille en danger", soutient ce dernier.
Du côté de la directrice générale et associée de Bangumi, Élodie Bernard, "c'est un non-sujet" puisque le graphiste en question "n'a pas été licencié puisqu'il est revenu travailler ensuite". Une information exacte puisque ce dernier a travaillé à deux reprises en janvier et en mars, "mais ces piges avaient été validées en novembre, avant la grève. Depuis, plus rien", précise Télérama.
À la suite de cette affaire, deux collègues du graphiste décident d'arrêter de travailler pour Bangumi tandis que deux autres "auraient vu leurs noms disparaître des plannings", indiquent nos confrères. "Du jour au lendemain, j'ai été blacklisté. Ma demande d'explication est restée sans réponse et j'ai été rayé de tous les groupes d'échanges", assure un monteur chevronné. Là encore, le son de cloche est très différent du côté de la société de production. "On ne blackliste pas, on gère juste un énorme planning et on essaye de faire tourner les gens, tout en amenant du sang neuf", précise Antoine Herrera, directeur de la production.
Pour plusieurs salariés, l'ambiance au sein de l'entreprise se résumerait à "marche ou crève" et certains se sentent mal. "J'allais bosser avec une boule au ventre jusqu'au jour où je me suis dit que ce n'était plus possible", indique une employée à Télérama. Des accusations contredites par Agathe Gros, rédactrice en chef adjointe au dérushage et représentante du personnel. "Cela fait treize ans que je suis chez Bangumi et je peux témoigner que le bien-être au travail est un sujet pris très au sérieux par tous", affirme cette dernière. De son côté, Laurent Bon, producteur et cofondateur de Bangumi tente d'expliquer le management de son entreprise. "Franchement, n'exagérons pas ! Nous avons une quotidienne à gérer, c'est dur et tout le monde n'est pas forcément taillé pour. Alors, on accompagne ou on oriente sur autre chose", justifie celui qui serait surnommé le "roi Laurent" par certains.
Dans l'article de Télérama, il est également question du journaliste Martin Weill, devenu une vedette des programmes Bangumi et qui possède désormais sa propre émission, Les Reportages de Martin Weill. Le dernier rédacteur en chef de l'émission mensuelle souffrirait d'un "syndrome anxiodépressif avec épuisement professionnel" et ce dernier aurait dénoncé dans un courrier les "intimidations, critiques acerbes, gratuites, publiques, incessantes" du jeune reporter de 37 ans à son égard. "Les personnes entendues ont été surprises par les faits évoqués et ne les ont pas corroborés. Certaines ont même évoqué des problèmes rencontrés avec le salarié en question", défend Audrey Maillet, directrice juridique et responsable des ressources humaines au sein de l'entreprise.
Dans son enquête, Télérama répertorie plusieurs autres problèmes au sein de la boîte de production Bangumi, mais Laurent Bon garde le cap. "Nous sommes une boîte normale", résume-t-il, avant qu'Audrey Maillet ne conclut : "Grâce aux moyens humains et financiers, nous savons gérer les petits grains de sel qu'il peut y avoir dans la machine."
Retrouvez l'enquête de Télérama en intégralité sur leur site.