Mort le du côté de Saint-Cloud, à l'âge de 87 ans, Jean-Pierre Marielle était un visage iconique du théâtre, mais aussi du cinéma français. Durant sa longue et prolifique carrière, le comédien est apparu dans un très grand nombre de films sur grand écran, mais aussi dans une multitude de pièces sur scène. Il a ainsi eu l'occasion de donner la réplique à de nombreuses légendes de la comédie française, comme par exemple Louis de Funès, avec qui il a tourné dans le film intitulé Faites sauter la banque, qui sera rediffusé dimanche 9 juillet 2023 en prime time sur C8. Âgé de 78 ans en 2010, Jean-Pierre Marielle avait écrit un livre cette année-là, baptisé Le Grand N'importe Quoi.
Au sein de cet ouvrage, l'acteur s'est amusé à dévoiler certaines anecdotes concernant sa carrière. Jean-Pierre Marielle a notamment évoqué un épisode plutôt croustillant survenu sur le tournage du film Coup de torchon, qui impliquait notamment Eddy Mitchell et Isabelle Huppert . "Nous nous en collâmes une assez sévère, jusqu'à casser toutes les ampoules du restaurant. Pourquoi les ampoules ? Je n'en ai pas la moindre idée. Isabelle Huppert eut la gentillesse de me reconduire à ma chambre, que je chercherais encore sans son assistance, et de me mettre au lit, quand j'aurais sans doute dormi dans un marigot hébergeant des crocodiles", a révélé le comédien dans son livre. Jean-Pierre Marielle s'est aussi laissé aller à quelques confidences sur le célèbre dramaturge Eugène Ionesco.
"Eurgène Ionesco se pochtronnait quotidiennement au bistrot"
"Je jouais une de ses pièces, Victime du devoir, au théâtre de la Huchette, en 1956. Il se pochtronnait quotidiennement au bistrot d'en face et m'avait mandaté pour faire le guet et l'avertir de filer avant que sa femme ne le surprenne. Au début, c'était tout de même gratifiant d'être au service de Ionesco, mais être planté à la porte d'un troquet sans pouvoir y entrer est devenu très vite franchement emmerdant", a souligné l'acteur, qui a aussi profité de cet ouvrage pour revenir sur l'origine de sa longue amitié avec Jean-Rochefort. "Elève à l'école dramatique de la rue Blanche, je jouais Néron. A la fin de la représentation, un sergent de l'armée de l'air me félicite. [...] C'était Jean Rochefort. Quelques mois plus tard, je campais dans le jardin de sa maison bretonne. Effrayé par le paysage, un décor de film fantastique, où semblait se tapir partout des créatures monstrueuses ou des tueurs aux méthodes raffinées, je planquais un poignard sous mon oreiller, ce qui me permettait de dormir quelques heures. Assurément les vacances les moins reposantes de mon existence", avait indiqué Jean-Pierre Marielle.