Marc Rioufol avait tourné devant la caméra de Claude Lelouch dans Roman de gare, incarné Jacques Chirac dans The Special Relationship ou encore joué dans Le code a changé de Danièle Thompson. Une carrière écourtée par un drame survenu le 13 juillet 2011 : il a été retrouvé mort à son domicile parisien, lui qui devait fêter ses 50 ans le 7 février 2012. Seconds rôles du cinéma, il s'en écrivait un premier avec l'adaptation de son autobiographie, Tox, Comment je suis mort et ressuscité, Éditions Robert Laffont, un livre qu'il avait publié quelques mois avant de disparaître tragiquement. Dans cet ouvrage, il parlait de la drogue et de l'addiction comme rarement cela avait été fait.
Sans fard, sans filtre, Marc Rioufol racontait l'enfer de la drogue avec une plume saisissante. Libération avait fait son portrait qui nous emmenait dans cette spirale de l'addiction. "J'avais 12 ans et je buvais des bières le matin avant d'aller à l'école", disait cet enfant né au sein d'une famille catholique très traditionnelle mais qu'il a toujours refusé de rendre coupable de ses addictions. L'année suivante, il avait testé haschisch et cocaïne. "Mon premier rail de coke, une ligne rosâtre sur un miroir du XVIIIe siècle. Un billet de 500 francs en guise de paille." Sa rencontre avec l'aristocrate Jacques de Bascher, proche de Karl Lagerfeld, lui ouvre les portes des nuits parisiennes avec ses gouffres où la drogue circule facilement. "Héroïne rive droite, cocaïne rive gauche. On avait même pas besoin de se cacher pour consomme", dira-t-il.
Les frasques se sont succédées et il a enchaîné les cures de désintoxication. Celle qui a fonctionné applique la méthode dite Minnesota, initiée aux Etats-Unis dans les années 50 : "Tu ne prends rien, même pas une goutte de bière sans alcool ou du Di-Antalvic. Rien et tout de suite." Il se disait alors sevré mais pas guéri, le spectre rôdait toujours. La drogue le hantera toujours, jusque dans ses rêves, mais il ne faisait plus qu'y penser parfois et arrivait à recréer son état de désinhibition qu'il avait lorsqu'il était défoncé, tout en étant sobre. En couple avec la créatrice de la marque Antik Batik et ancienne danseuse du Crazy Horse, Gabriella Cortese, il est devenu père d'un fils, Nicola, né en 2008.