Le 16 mai prochain, les cinéphiles vont pouvoir découvrir Jeanne du Barry dans les salles obscures. Dans le rôle principal : Maïwenn qui va donner la réplique à Johnny Depp. À l'occasion de la promotion de ce long-métrage, qui ouvrira la 76e cérémonie du Festival de Cannes, l'actrice s'est laissée aller à quelques confidences pour le magazine Harper's Bazaar. Et la réalisatrice l'avoue, elle n'avait pas pensé tout de suite à la star américaine pour son film. "J'ai écrit le film avec un acteur français en tête, qui aimait mon travail m'avait donné son accord de principe. Au bout de trois ans, quand le scénario était terminé, je l'ai rappelé. Il m'a dit que ça ne l'intéressait plus que le cinéma était mort et qu'il n'y avait plus que Netflix. Et il a raccroché", commence-t-elle par indiquer. Pour elle, ce fut un choc. "J'ai regardé mon téléphone et j'ai constaté que la conversation avait duré trois minutes. Trois ans anéantis en trois minutes".
Après des mois à broyer du noir, Maïwenn a pu compter sur un ami qui lui a dit : "Ne lâche rien, fais-toi une liste d'acteurs que tu adores, quelle que soit leur origine, fais toi plaisir !" Dans sa liste, Johnny Depp apparaissait en second. Et bingo ! Son film peut enfin être tourné. Un vrai bonheur pour Maïwenn qui indique partager des points communs avec son personnage Jeanne du Barry. "Elle a arrêté l'école à 15 ans, comme moi. Elle était très curieuse, avec une soif inextinguible d'apprendre comme moi. Elle a besoin de se faire admirer, de se faire accepter... Pour toutes ces raisons, je me sens proche d'elle".
Comme si l'amour, l'amour sincère ne pouvait pas exister entre une fille jeune issue d'un milieu populaire et un homme de pouvoir
Et sans le citer, la réalisatrice va faire des révélations sur Luc Besson, avec qui elle s'est mariée à l'âge de 16 ans, quand le cinéaste en avait 17 de plus. "Quand j'étais plus jeune, j'étais avec un homme qui avait du pouvoir dans le cinéma. Je me souviens comme si c'était hier du poids des regards sur moi, des silences qui en disaient long. On m'a même rapporté des propos et des commentaires, bien après la fin de cette histoire, qui m'ont profondément blessée. Notamment que j'étais avec lui par intérêt. Comme si l'amour, l'amour sincère ne pouvait pas exister entre une fille jeune issue d'un milieu populaire et un homme de pouvoir. Comme s'il fallait tout pervertir", a-t-elle déclaré. Des confidences tout aussi émouvantes que rudes. S'ils ont pris chacun une route différente, leur fille Shanna est toujours ce qui les lie. La réalisatrice n'a pas hésité à prendre la défense du cinéaste lorsqu'il a été accusé de viol.