Son film, Les Chatouilles, a marqué l'opinion : sorti en 2018 et réalisé avec son compagnon d'alors, Eric Métayer, le long-métrage d'Andréa Bescond avait mis en scène Karin Viard dans le rôle d'une mère qui ne voulait pas voir les viols dont sa fille était victime de la part d'un de ses amis. Depuis, la quadragénaire ne cesse, au travers de son histoire, de dénoncer les violences faites aux femmes et aux enfants.
Parfois clivante mais toujours engagée, l'actrice qui prône la "non-violence" malgré ses traumatismes, n'a pourtant rien oublié de son passé. Et tient des mots très durs en interview envers celui qui lui a infligé ses souffrances et contre qui elle fantasme de se venger... tout comme le personnage principal de son premier roman, inspiré de sa grand-mère.
"J'ai fantasmé un nombre illimité de fois la façon dont je pouvais tuer cet homme qui m'a violée à 9 ans. J'ai tout fait : je l'ai éviscéré, dépecé... Dans la réalité, je pourrais le faire en deux secondes et demie, comme ça, les doigts plantés dans les yeux. Sauf que la violence, c'est de la fainéantise", explique-t-elle notamment dans une interview au magazine Paris Match en kiosque ce jeudi 5 janvier.
Et Andréa Bescond refuse d'y céder : l'actrice se bat, jour après jour, pour se relever dans la paix : "Je suis allée voir des psys, je fais du yoga, du sport... Mais j'en ai marre qu'on trouve toujours des excuses aux agresseurs et qu'on puisse lire encore 'ivre, il tue sa femme'. Personnellement, je pourrais boire quatre bouteilles de rhum, je ne tuerai jamais personne", assène-t-elle avec franchise, et combativité.
Un combat dans lequel elle a été aidée par celui qui a partagé sa vie pendant plus de dix ans, le comédien et metteur en scène Eric Métayer. Récemment séparés, tous les deux continuent d'ailleurs de travailler ensemble sur leurs projets. Et pas questions pour eux de cacher cette réalité difficile à leurs deux enfants, Anton et Juno. "Je ne leur ai jamais caché, révèle la comédienne. Je leur ai parlé des viols que j'ai subis. Sinon, ils auraient vu qu'ils ont une maman avec des failles mais ils n'auraient pas compris pourquoi. Ils se seraient dit : peut-être qu'elle ne nous aime pas ? C'est un peu ce que j'ai ressenti avec mes parents parfois...".
Une prise de parole en toute franchise de celle qui reconnait parfois avoir été "débile" de crier auprès de ses enfants et qui n'a pas honte qu'ils sachent "que leur maman n'est pas parfaite, qu'elle a un truc pété pour la vie". Mais ses deux bambins, elle en est surtout très fière : "Je me dis qu'on a bien travaillé avec leur père, car, tout à coup, ils bondissent lorsque le 'héros' embrasse une femme sans son consentement. Anton et Juno me disent 'Mais ce n'est pas normal ce qu'il fait là ! Et ces gestes !'", décrit-elle.