Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis. Alors qu'ils apprenaient à se connaitre, Françoise Hardy et Jacques Dutronc ont pas mal joué au chat et à la souris. Surtout lui. Le documentaire Françoise Hardy, la discrète, qui sera diffusé le vendredi 12 mai à 22h25 sur Arte, revient sur les débuts de cette histoire d'amour devenue légendaire. La première fois qu'ils se sont rencontrés, on ne peut pourtant pas dire que la chanteuse ait vécu le coup de foudre.
Au contraire, Jacques Dutronc, ses lunettes à grosses montures et son allure adolescente... rien de tout ça n'avait charmé Françoise Hardy. Il aura fallu attendre une deuxième rencontre, alors qu'elle venait de quitter Jean-Marie Périer, pour que la magie opère un peu plus. "Je l'ai retrouvé quand je faisais de la scène, expliquait-elle au journal Le Parisien. Il était pas mal, là, il commençait à être bien, blond, les yeux..." Elle lui a bien proposé de devenir son guitariste mais il a refusé. C'est peut-être ce mystère, ce rejet, qui a fini par lui donner envie d'en savoir plus.
Je ne me suis pas très bien comporté
Invité en Corse par Françoise Hardy, l'été 1967, Jacques Dutronc a finalement vécu de premiers émois avec sa douce. "Nous avions si peur l'un de l'autre, que je m'enivrais pour la première fois de ma vie, racontait-elle dans l'émission Le Divan. Lui, qui s'exprime si peu, me parla pendant des heures, et tout se termina sur l'oreiller. Mais mon degré d'ébriété était tel que je ne me souviens de rien !" Le reste de l'histoire, on la connait. Les deux artistes ne se sont vus qu'une ou deux fois par mois jusqu'à la naissance de leur fils Thomas. Ils se sont aimés, tendrement, puis se sont séparés... sans jamais divorcer.
Dans ce même documentaire, Jacques Dutronc, qui a aujourd'hui refait sa vie, admet partiellement qu'il n'a pas toujours été correct avec Françoise Hardy. "Je ne me suis pas très bien comporté, avoue-t-il. Mais, en fait, je l'ai aidée à ne pas être là tout le temps. Ah, oui, je l'ai obsédée. Je suis une sorte d'Amanda Lear comme pour Salvador Dali." De cette relation, Françoise Hardy a effectivement tiré ses plus beaux titres... mais pas les plus joyeux. "Toutes les chansons ont été inspirées par lui, souligne-t-elle. C'est à lui que je pensais en écrivant tout ça. Il n'a jamais écouté..."