Depuis le début de sa carrière, Axelle Red a toujours été une femme engagée. Par ses chansons, bien sûr, elle qui a atteint le pic de sa notoriété à la fin des années 90, mais également par ses actes, sa présence dans les manifestations, mais également son parrainage d'associations, notamment contre les mines anti-personnel. Un combat dans lequel elle a embarqué ses discrètes filles, Janelle, Gloria et Billie, qui ont bien grandi et sur lesquelles elle s'est confiée comme rarement dans la version belge de Paris Match.
Reconnaissant que leur enfance n'a pas été si facile en raison de sa propre notoriété, Axelle Red reconnait qu'elle se sent souvent coupable lorsque ses filles, âgées de 23, 19 et 17 ans, vivent une épreuve. "Dès qu'il leur arrive quelque chose, je pense que c'est de ma faute [...]. Je prends tout sur moi. Et je ne devrais pas, car il y a beaucoup de facteurs qui jouent. Je m'en rends compte à chaque fois que je voyage, et que je rencontre une personne qui n'a pas reçu d'amour maternel et qui a pourtant bien fini."
Je les trouve fortes, je les admire
Un sentiment qu'elle tente désormais de contrôler, surtout que l'actrice aux cheveux roux sait à quel point ses filles assurent dans le début de leur vie d'adulte. "J'ai parfois du mal à me raisonner, surtout quand je vois mes filles souffrir d'un manque d'écoute ou de discernement. Les gens ont parfois tendance à minimiser leurs soucis parce qu'ils estiment que ma notoriété les protège, explique-t-elle avec honnêteté, avant de les couvrir de compliment. Je les trouve très fortes. Je les admire. Et c'est difficile de passer au-dessus de ça, de se construire une identité propre. Pourtant, je n'ai pas un ego démesuré."
Des jeunes filles bien élevées qui ont même accompagné leur mère sur scène ! Ravies de les avoir, Axelle Red confie même que c'est l'une de ses plus grandes fiertés. "Je les ai invitées à chanter sur deux titres. Je suis contente parce que j'ai dépassé ma peur de ce qu'on pourrait en penser". Et dans la salle, s'il y en a bien un qui devait être content, c'est son mari depuis plus de vingt ans, Filip, son "phare".
"Filip joue un rôle immense dans ma vie, conclut-elle en effet. Mais notre tandem ne veut pas dire que j'oublie mon entité. Je reste indépendante et je me refuse à penser que tout est acquis. Lui aussi, d'ailleurs. On sait que ce qu'on apprécie d'avoir aujourd'hui peut disparaître demain. Pour quelque raison que ce soit. On est toujours seuls, même si on est deux. Cela aide à rester debout de penser comme ça. Si l'autre disparaît, on doit pouvoir continuer à vivre."