Nicole Ferroni recevra d'ici peu le Prix Raymond Devos lors du Festival de Ramatuelle, une distinction qui récompense chaque année "un artiste dont l'oeuvre ou l'action contribue au progrès de la langue française, à son rayonnement et à sa promotion". Honorée mais surprise, l'humoriste s'est confiée à nos confrères de Monaco Matin sur cet honneur qu'elle n'attendait pas : "Je suis touchée que l'on ait pensé à moi parce que c'est vrai que même si j'aime manier la langue française, je trouve qu'il y a tellement de gens qui font ça mieux que moi", a-t-elle d'abord déclaré. Puis de poursuivre : "Evidemment, je suis très honorée, pleine de gratitude, parce que je trouve que Raymond Devos dans le monde de l'humour, c'est vraiment une figure noble".
Et en parlant d'humour Nicole Ferroni, qui s'est fait connaître sur France Inter, a évoqué l'affaire Guillaume Meurice récemment licencié après sa blague sur Benyamin Netanyahu. "Quand je n'ai pas été reconduite à France Inter, assez vite Guillaume m'avait dit 'les prochains, ce sera nous' et voilà... On sent qu'à Inter, une forme de contrainte est en train de s'imposer sur l'humour engagé", a-t-elle regretté. Celle qui officie désormais sur TVA dans l'émission Piquantes, que l'on retrouvera à la rentrée, a ajouté que "la parole impertinente est devenue très restreinte tout en étant préservée un peu car il faut cette espèce de caution pour dire que l'esprit Inter est toujours là". Elle poursuit : "J'ai quand même un sentiment de gâchis. Je comprends que certains se soient sentis blessés par la blague de Guillaume. Après, sincèrement, c'est le sort de beaucoup d'humoristes, on regrette nos blagues, on n'est pas fiers de tout. Mais ça ne méritait pas un licenciement parce que ça jette du discrédit sur la place de l'humour sur cette antenne-là", a fini d'analyser l'ex-enseignante.
En tournée avec son spectacle baptisé "Marseille(s) je vous offre un vers", Nicole Ferroni a évoqué la possibilité de s'engager en politique pour continuer ce qu'elle a entamé en postant ses vidéos à l'humour incisif sur Instagram à ses débuts. "C'est une discussion que j'ai eue suite à la dissolution de l'Assemblée nationale. Je me suis dit 'bon, là, je n'y vais pas. Mais franchement, il va pas falloir trop me chercher'", a-t-elle avoué à Monaco Matin.
Nicole Ferroni a reconnu que l'idée lui a "traversé l'esprit" et pas qu'un peu ! "Je suis souvent dans un rapport de colère, vindicatif et je me heurte au mur des institutions. Souvent, j'ai l'impression qu'il faudrait du bon sens pour que les choses se règlent et des fois, je trouve que les choix politiques ne sont pas toujours dans le sens que je voudrais. Comme beaucoup de gens, cela dit", a-t-elle détaillé. Puis de conclure : "Et en fait, c'est vrai que l'idée d'un coup de faire partie de l'appareil politique, de n'être plus dans la parole mais dans la décision, me fait envie". Affaire à suivre ?