L'heure est à la focalisation pour le gouvernement. Après l'allocution d'Emmanuel Macron le 9 novembre 2021, la voix "grave", le président de la République souhaite plus que jamais mettre fin à la dispersion de ses troupes d'après Le Parisien, alors que la pandémie reprend de l'importance et que l'élection de 2022 se tient dans cinq mois.
Les ministres ont donc répondu aux questions post-discours présidentiel les jours suivants : le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, celui de l'Intérieur Gérald Darmanin, celle du Travail Élisabeth Borne, la secrétaire d'Etat en charge de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher et bien évidemment, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Leur mission : expliquer, rassurer et surtout ne pas s'éparpiller. "Quand un ministre parle dans les médias, c'est pour s'exprimer sur les sujets liés à son périmètre d'action ou son actualité, pas pour faire du bla-bla", rappelle un conseiller du Palais de l'Elysée au Parisien. Ce qu'Emmanuel Macron, avec son franc-parler en off, traduira par : "On n'est pas là pour faire du bruit avec la bouche."
On savait que l'attitude de certains ministres était insupportable pour le dirigeant français, las notamment de la promotion des (trop ?) nombreux livres écrits par les ministres. "Les membres du gouvernement n'ont pas vocation à créer des chapelles ou à être dans le narcissisme et la recherche de différence", a-t-il ainsi déclaré selon le quotidien en Conseil des ministres il y a un mois.
Les ministres seraient pris entre le goût de la médiatisation, manifeste avec le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, aussi apprécié sur TikTok que moqué par ses pairs. Marlène Schiappa filmée pour Une ambition intime pour Karine Le Marchand et dont la performance a été soigneusement retweetée sur son compte Twitter alimente également les critiques. "Matignon a d'ailleurs rappelé quelques consignes en cette période politique sensible. Et surtout trois écueils à éviter : 'La tentation de l'autosatisfaction, la tentation de l'inaction, et la prise de parole désordonnée'", rapporte le quotidien francilien. Finis les débordements, place à la cohérence ! Au point de brider les membres du gouvernement ? Un secrétaire d'Etat se veut réaliste : "De toute façon, les Français ne connaissent pas la plupart d'entre nous. Ils n'écoutent que Macron..." C'est en tout cas pour la figure présidentielle que les citoyennes et citoyens voteront en avril prochain.