C'est un nouveau cas de violences qui fait scandale autour de la police : dans la nuit du 1er au 2 juillet, quatre policiers de la BAC marseillaise sont accusés d'avoir tiré dans la tête du jeune Hedi, alors que celui-ci passait simplement dans la rue de la Cité Phocéenne. Sans casier judiciaire et sans lien avec les émeutes qui ont eu lieu après la mort de Nahel, tué par un autre policier, le jeune homme reçoit un tir de LBD dans la tempe et accuse les quatre hommes de l'avoir frappé à coups de poing et de matraque.
Et si tous ont été mis en examen pour "violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours" et que l'un d'entre eux a été placé en détention provisoire, c'est le témoignage de la victime, ce jeudi sur Konbini qui a suscité l'émoi : le jeune homme, qui a subi trois opérations et pourrait à nouveau en subir trois autres a un morceau de crâne en moins et perdra peut-être la vue.
Il faut dire que les conséquences sur sa santé sont multiples comme l'a expliqué Laurent Thines, neurochirurgien, ce jeudi sur BFM TV : "Quand vous prenez un tir de LBD dans le crâne, vous recevez 200 joules, c'est-à-dire la force d'un parpaing qui tomberait d'un mètre sur votre crâne. Donc ce jeune homme, il a eu le crâne qui a été enfoncé par le tir de LBD, très certainement à courte distance", a-t-il expliqué. Il faut dire que les victimes des LBD, qui ont perdu des yeux, des mains, des doigts, sont très nombreuses désormais.
Avant d'expliquer pourquoi ses collègues ont dû enlever une partie de la boîte crânienne du jeune homme : "Mes collègues de La Timone ont dû intervenir en urgence, parce que si j'ai bien compris, il a fait une crise d'épilepsie suite à une hémorragie intra-crânienne. Il fallait décomprimer le cerveau, comprimé par un hématome mais aussi par un oedème cérébral". Des détails techniques qui témoignent de la gravité de l'état du jeune homme, qui a également eu la mâchoire cassée, 65 agrafes dans la tête et qui pourrait perdre son oeil.
Aujourd'hui, la vie du jeune homme n'est plus la même : obligé de se déplacer avec un casque, il est touché par de très fortes migraines et vit la plupart du temps dans le noir et le silence, alité. Lorsque son cerveau aura dégonflé, il pourrait peut-être avoir une opération qui lui remettra en place sa boîte crânienne. En attendant, il a perdu plus de 10 kilos et voudrait selon lui "retrouver une vie normale".
Dans cette affaire, quatre policiers sont mis en examen et l'un d'entre eux a été placé en détention provisoire, déclenchant une fronde parmi ses collègues. Ils restent présumés innocents jusqu'à la fin définitive du procès.