Comme tous les soirs sur France 5 ce jeudi 13 avril, les téléspectateurs pouvaient retrouver Anne-Elisabeth Lemoine aux commandes de C à vous. La présentatrice recevait alors notamment autour de sa table l'écrivain Frédéric Beigbeder venu défendre son nouveau livre Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé, paru aux éditions Albin Michel. Un ouvrage qui risque encore une fois de faire parler, et pas forcément de manière positive à en croire Anne-Elisabeth Lemoine, la faute aux multiples provocations de Frédéric Beigbeder à travers ses pages. L'échange entre les deux a alors pour le moins été animé.
"Anne-Elisabeth me dit hors-antenne qu'elle a adoré mon livre mais elle le dit moins à l'antenne, c'est bizarre", s'est étonné l'auteur. Et pour la journaliste de s'expliquer : "J'ai dit que j'avais aimé votre livre, il y a beaucoup de choses et beaucoup de choses qui me convainquaient mais que je trouvais que vous faisiez tout pour qu'on vous déteste et que vous faisiez tout pour être inaudible, pour agacer. Vous êtes vraiment un sale gosse !" "C'est vrai mais c'est depuis toujours et c'est bizarre maintenant quand je vais dans des émissions, je me fais gronder comme si j'avais 8 ans", a rebondi celui qui a connu les affres de l'addiction. "Mais parce qu'il y a des raisons de vous gronder, sérieusement", poursuit Babeth Lemoine. Et son invité de se justifier : "J'arrive avec un livre où je ne me suis absolument pas censuré, j'ai dit des choses librement sans chercher à provoquer mais peut-être que c'est inconscient, et peut-être que j'aime bien me faire gronder par vous".
Anne-Elisabeth Lemoine a ensuite tenté de lui faire comprendre qu'il n'avait finalement pas besoin de jouer autant de la provoc'. "Il y a de la provocation à chaque page, il y a de l'intelligence, il y a de l'humour, on voit bien que vous êtes sincère, on comprend ce que vous voulez nous expliquer, on comprend que vous aimez les femmes, on comprend que vous dénoncez les violences sexistes et sexuelles, mais il faut que vous alliez un peu trop loin, on a envie de dire 'non reste avec nous du côté de la raison'". Une analyse dans laquelle le père de trois enfants ne s'est pas reconnu : "Non, il ne faut pas rentrer dans cette moralisation et aseptisation de de la littérature, pas du tout".
L'époque tolère moins l'impertinence
Patrick Cohen est alors intervenu pour préciser la pensée de sa consoeur Anne-Elisabeth Lemoine. "Elle vous reproche des provocations gratuites, des choses qui sont faites pour exciter...". L'écrivain a alors rappelé qu'il avait "toujours écrit" ainsi, citant son célèbre roman 99 Francs qui avait fait "scandale à l'époque". "J'ai toujours eu le même problème, ce n'est pas nouveau malheureusement alors peut-être que l'époque tolère moins l'impertinence, c'est là dessus qu'on doit s'interroger", a-t-il estimé. Une remarque qui fait réagir Anne-Elisabeth Lemoine : "L'époque la tolère moins, l'époque a changé effectivement, il y a des femmes qui ont pris leur courage a deux mains pour dénoncer les violences dont elles ont été victimes". Et pour son invité de rebondir : "C'est très bien, c'est mieux si on peut avoir un avocat et discuter, ça s'appelle la justice; je préfère les plaintes qui sont faites au commissariat". "On sait à quel point c'est compliqué de porter plainte, on ne va pas refaire ce débat là", conclut l'animatrice.
En conclusion, l'époux de Lara Micheli a confié vouloir "se corriger pour plaire" mais être bien conscient qu'il n'y arriverait pas. "C'est trop tard, c'est fichu", a-t-il lâché. Il n'empêche que, pour l'animatrice, il était important de le recevoir. "C'est un livre, c'est de la littérature. On peut choisir de ne pas le lire, je l'ai lu : vous m'avez agacée. Oui, j'avais envie de vous tirer sur les cheveux, aussi. Mais, j'avais envie de vous poser des questions, j'avais envie que vous m'expliquiez", lui a-t-elle adressé.