Slammeur pacifiste à la diction bien reconnaissable, Abd Al Malik s'est, à 35 ans et après trois albums (Le face à face des coeurs, Gibraltar, Dante), attiré une large reconnaissance dans l'univers de la musique : déjà trois Victoires de la musique à son actif, ainsi qu'un prix de l'Académie Charles-Cros, un Prix Raoul Breton de la SACEM et un Prix Constantin.
Mais ses débuts d'auteur, effectués en 2004, avaient également été remarqués, non pas tant par la forme que par le fond : dans Qu'Allah bénisse la France, celui qui avait choisi à l'adolescence d'embrasser l'islam et d'emprunter une voix de paix qui contrastait avec ses erreurs de jeunesse défendait une religion faite de tolérance et de désir d'intégration. Un ouvrage qui lui a valu un prix littéraire en Belgique.
Avec un titre qui l'inscrit bien toujours dans une mouvance d'apaisement, son second ouvrage, La Guerre des banlieues n'aura pas lieu (Cherche Midi), s'est également distingué : Abd Al Malik, qui avait été fait chevalier des Arts et des Lettres en 2008, vient en effet de se voir décerner le Prix Edgar Faure 2010 de littérature politique, attribué par un jury composé d'Elisabeth Guigou, Pierre Moscovici, Gérard Miller, Roland Dumas ou encore Olivier Dassault. Le prix a été remis au slammeur-écrivain, mercredi soir au Sénat, par Rodolphe Oppenheimer, petit-fils du défunt ministre et président du Conseil Edgar Faure, et Roland Dumas.
Le 8 novembre, Abd Al Malik revient discographiquement avec la sortie de son quatrième album, Château Rouge, réalisé par l'excellentissime Gonzales et auquel ont contribué Ezra Koening (Vampire Weekend), Gérard Jouannest (époux de Juliette Gréco, pour qui il écrivit des textes en 2009) ou encore Wallen, son épouse. L'album est précédé par le single Ma Jolie, dont vous pouvez découvrir le clip ci-dessus.