Il a récemment décidé de porter plainte pour diffamation contre le footballeur Hatem Ben Arfa, qui l'accusait de l'avoir endoctriné. Mais aujourd'hui, le rappeur Abd al Malik revient sur le devant de la scène avec une actualité plus professionnelle.
Celui qui s'est reconverti dans le slam publie, au Cherche Midi, le livre Le Dernier Français. Un ouvrage fort qui encore une fois appelle à la tolérance dans cette France qui selon lui transpire d'un "drôle de climat". C'est ce qu'il explique lors d'une interview à VSD du 1er mars 2012.
Abd al Malik raconte une anecdote marquante, qui l'a profondément choquée, et qui date de 2009, au moment de l'investiture de Barack Obama à la présidence des États-Unis. Sans rapport avec le sujet que la couleur de sa peau, un producteur d'une émission de télé renommée lui avait fait un affront sans nom. "Il est venu me trouver pour me dire : 'Félicitations !' 'Félicitations ? Mais pour quoi ?', lui-ai-je rétorqué. Il s'est mis à bredouiller puis à rougir quand mon manager a dit : 'Ah, vous voulez dire félicitations pour Obama ?'"
Outré par ce genre de réflexions déplacées et racistes, Abd al Malik, mari de la chanteuse Wallen et père de leur fils, explique : "Tu as beau être français, tu restes noir aux yeux de l'autre et donc pas français, et ça c'est terrible."
Le brillant artiste récompensé pour son précédent ouvrage La guerre des banlieues n'aura pas lieu, à qui la postérité doit l'album Dante en 2008, puis Château Rouge en 2010, ajoute : "Ma patrie, ce sont mes mots au service d'une France dont je veux être fier. Trouvez-vous normal qu'on rigole quand je dis que je suis alsacien ?"
Strasbourgeois d'origine, Abd al Malik, de son vrai nom Régis Fayette-Mikano, âgé de 36 ans, sort Le Dernier Français, son troisième ouvrage avec une conviction qui est la même depuis toujours.
Un dicton de sa mère illustre sa pensée, comme un apprentissage : "Il faut aimer la France si vous voulez qu'elle vous aime en retour."
N.D.