Quelle terrible année pour Adolfo Suarez Illana - la sympathie de la famille royale espagnole, qui l'a soutenu dans son récent deuil, ne sera pas de trop... Alors qu'il a enterré au mois de mars son père Adolfo Suarez, premier chef du gouvernement de l'ère démocratique en Espagne et icône politique qui a été honoré par un deuil national suivi d'obsèques d'État, lui affronte la maladie.
Le jour même de son 50e anniversaire, qu'il fêtait le 5 mai 2014, Adolfo Suarez Illana a indiqué par la voie de son porte-parole qu'il est atteint d'une tumeur à la gorge - diagnostiquée à temps - et doit subir dans la semaine une intervention chirurgicale. Un coup dur pour l'avocat et politicien, dont la famille a déjà payé un lourd tribut : sa mère Amparo et sa soeur Mariam, décédée à 41 ans seulement en 2004, ont succombé à un cancer du sein, maladie que ses deux autres soeurs, Laura et Sonsoles, également atteintes, ont vaincue. Quant à son défunt paternel, la maladie d'Alzheimer, dont il a souffert les dix dernières années de sa vie, avait effacé de sa mémoire ses grands accomplissements lors de la transition démocratique à la chute de la dictature franquiste.
Face à cette nouvelle épreuve, Adolfo Suarez Illana a choisi de se montrer pugnace et déterminé. Neuf ans après avoir révélé à la télévision le fléau dont son père était atteint, c'est par le biais des médias qu'il a montré toute l'énergie qu'il entendait mettre à combattre le mal : "C'est aujourd'hui à mon tour de me battre, et je me sens fort. J'ai gagné à la loterie. Je me sens en forme, bien et fort, j'ai confiance dans les mains de Dieu et celles des médecins pour me sortir de là. Le pronostic est bon et les conditions fantastiques pour se battre", a déclaré au journal ABC ce passionné notoire de tauromachie, marié depuis 1998 avec Isabel Flores Santos-Suárez (fille d'une fameuse famille d'éleveurs de taureaux) et père de deux enfants, Adolfo et Pablo.
Dans une émission de la chaîne 13tv, il a persisté et signé, se disant "en excellente forme" et prêt à affronter la maladie "en pleine possession de ses moyens", "en famille et avec de l'espoir" : "On ne peut pas se plaindre du fait que ce soit dur, il faut se battre et s'en sortir", a-t-il affirmé. Précisant que c'est aux médecins de déterminer le traitement qui convient le mieux (opération, radiothérapie, chimiothérapie), Adolfo Suarez Illana ajoute, avec un humour pour le moins savoureux et éloquent sur sa volonté d'en découdre : "Être un Suarez et ne pas avoir de cancer, c'est comme manger un oeuf sans sel."