Le départ de Stéphane Guillon et Didier Porte de La Matinale de France Inter a fait grand bruit ces derniers jours, et ce n'est pas terminé. Les deux humoristes incisifs ont été licenciés avec une brutalité déconcertante et se sont tous deux exprimés quant à cette éviction. Didier Porte, qui va tenir une chronique hebdo sur Arrêt sur Images, le site de Daniel Schneidermann, via 20min.fr et Stéphane Guillon au Grand Journal de Canal + entre autres.
Alors qu'ils ont donné leurs dernières chroniques il y a deux jours, le troisième humoriste de la station, à savoir François Morel (qui sévit le vendredi), a effectué son billet d'humeur ce matin, et n'y est pas allé par quatre chemins pour dire ce qu'il pensait de Jean-Luc Hees. Il s'est adressé directement au patron de Radio France - qui avait déclaré dans son interview au Monde, "Je ne m'appelle pas Domenech" - avec franchise mais esprit, en défendant ses deux complices.
"Je ne m'appelle pas Domenech, dis-tu, et bien ça tombe bien, je ne m'appelle pas Anelka et ne t'inviterai donc pas à pratiquer la sodomie passive. Je suis cependant triste de constater que l'ambiance de merde qui sévit actuellement à France Inter, n'est pas sans rappeler celle qui a existé au sein de l'équipe de France et a conduit à sa perte", a-t-il déclaré, comme vous pouvez le voir en vidéo ci-dessus.
Pour terminer sa dernnière chronique avant les vacances d'été, il a lancé : "Si comme le souhaite Jean-Luc Hees, l'humour doit être banni à 7h53, vous remarquerez que déjà ce matin, je n'ai pas pollué l'antenne par un excès de rigolade. Bonne vacances à tous, on en a besoin". Des déclarations bien pensées et sensibles, qui doivent, malgré la situation délicate, mettre du baume aux coeurs des deux trublions éjectés.
Pour finir ce papier, nous ne pouvions passer à côté d'une séquence qui tombe à pic : une vidéo dans laquelle Jean-Luc Hees, en avril 2009, lors de son audition par les députés (préalable à sa nomination par Nicolas Sarkozy), assurait qu'il garderait Stéphane Guillon. "C'est un garçon qui a beaucoup de talent, que je ne mettrai pas à la porte monsieur le député. Mais pas simplement pour vous montrer mon indépendance ou ma liberté ça n'a rien à voir. C'est parce que je pense qu'il a du talent", expliquait-il. A savourer, sans modération.
Quelle incompréhension.
Laureline Reygner