Affaire DSK : PPDA confident de Tristane Banon, entendu par les enquêteurs...

Nafissatou Diallo, victime présumée de Dominique Strauss-Kahn à New York, s'est enfin confiée à la presse dans une longue interview à l'hebdomadaire Newsweek ainsi que sur la chaîne ABC qui diffusera l'intégralité de son entretien aujourd'hui. Il est certain que ces entretiens font apparaître une femme atteinte par cette affaire, que ces propos paraissent extrêmement crédibles, cela suffira-t-il à ce que le procureur Cyrus Vance maintienne ses accusations contre DSK le 1er août ? Cela permet aussi à Nafissatou Diallo de restaurer son image vis à vis de l'opinion publique - les procureurs qui sont élus aux USA sont très sensibles à l'opinion publique -, et quand on lit les déclarations des avocats de DSK, le but semble atteint. Ils sont en colère et énervés par ces interviews et accuse la jeune femme de chambre d'essayer "de se lancer dans une campagne médiatique visant à forcer le procureur à maintenir ses accusations contre un innocent, ce même innocent dont Melle Diallo veut obtenir de l'argent"... mouais. C'est de "bonne guerre", mais est ce une bonne gestion de la justice ?

En France, l'autre affaire DSK bat son plein. L'enquête préliminaire ouverte après la plainte déposée par Tristane Banon se poursuit : les enquêteurs veulent entendre tous ceux qui ont ou auraient reçu les confidences de Tristane Banon après les faits qu'elle dénonce. Elle accuse l'ancien directeur du FMI d'avoir tenté de la violer dans un appartement en février 2003, alors qu'elle préparait son livre Erreurs avouées... (au masculin).

Si à New York, la victime présumée est une femme de chambre d'origine guinéenne de 32 ans, en France, elle est une journaliste et écrivaine, même âge, qui ne s'est pas confiée à n'importe qui. C'est ainsi que lundi, le journaliste Patrick Poivre d'Arvor était entendu par les policiers de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Son audition a duré plus de deux heures et s'est achevée à 16h20, selon des sources proches de l'enquête citées par l'AFP. Patrick Poivre d'Arvor a été désigné par Tristane Banon comme l'un de ses confidents.

Outre cette émission de Thierry Ardisson en 2007 dans laquelle elle raconte son agression (sans citer DSK), sur un ton parfois léger, et une interview pour le site Agoravox en 2008, Tristane Banon s'est confiée à de nombreuses personnes au moment des faits, à commencer par sa mère Anne Mansouret. Entendue le 15 juillet, cette dernière a fait de grandes révélations aux enquêteurs - dont une relation sexuelle avec l'accusé présumé en 2000 - et a expliqué pourquoi elle avait dissuadé sa fille de porter plainte à l'époque. Ont aussi été entendues Brigitte Guillemette, marraine de Tristane Banon et ex-femme de DSK, ainsi que sa fille Camille, fille de DSK et ancienne amie de Tristane. La mère et la fille ont soutenu Dominique Strauss-Kahn, et Brigitte Guillemette a déclaré porter plainte contre Anne Mansouret pour diffamation...

"Ni menteuse, ni manipulatrice"

La journaliste Olivia Cattan, présidente de l'association Paroles de femmes, a été entendue le 20 juillet dernier. Elle a indiqué à l'AFP avoir évoqué des souvenirs "assez lointains", "vagues", sur ce que lui avait confié Tristane Banon à deux reprises, "un peu avant l'été 2004, au cours d'un déjeuner en compagnie d'autres personnes" puis une deuxième fois quand elle était "entrée un peu plus dans les détails". "Je lui avais dit de porter plainte, j'ai essayé de la convaincre. Elle m'a répondu qu'elle avait très peur de le faire. Pas par peur de DSK, mais par peur du regard des autres et des conséquences d'une plainte. Elle démarrait sa carrière, elle était toute jeune", a expliqué Olivia Cattan. "Elle ne m'avait semblé ni menteuse, ni manipulatrice", s'est souvenu Olivia Cattan. "Je trouvais qu'elle n'allait pas très bien. Elle avait manifestement besoin de parler de cette histoire." "Je l'ai ensuite recroisée à plusieurs occasions, mais on n'en a pas reparlé", a conclu la journaliste.

D'autres journalistes, comme Philippe Vandel, et des politiques (du milieu d'Anne Mansouret qui est vice-présidente (PS) du Conseil général de l'Eure) ont recueilli les confessions de la mère ou de la fille et pourraient, à l'instar de François Hollande déjà entendu par les enquêteurs, être aussi convoqués.

Comme Nafissatou Diallo, Tristane Banon a parlé à la presse et donné sa version des faits. Son avocat Me Koubbi s'est rendu à New York, contre toute attente, pour rencontrer le procureur Cyrus Vance en compagnie de Kenneth Thompson, avocat de la femme de chambre. Tristane Banon pourrait être appelée à témoigner à son tour devant les autorités américaines.

L'été pourri de Dominique Strauss-Kahn et son épouse Anne Sinclair continue...