Si la grosse actu foot du jour concerne évidemment l'audience de conciliation entre Raymond Domenech et la Fédération Française de Football dans leur contentieux au sujet du limogeage de l'ancien sélectionneur en novembre dernier, audience qui se tenait dans la matinée, celle d'hier était indéniablement le dernier épisode en date de l'affaire Edel.
Après s'être entraîné avec ses coéquipiers au Camp des Loges dans la matinée, le gardien de but du PSG Apoula Edel, arrivé dans la capitale en 2007 en provenance de Bucarest et devenu titulaire après avoir connu le banc dans l'ombre de Landreau, Alonzo puis Coupet, avait rendez-vous mercredi après-midi au commissariat de Poissy (Yvelines), sa commune de résidence. L'énième rebondissement d'une affaire de présumée fausse identité née en 2009 des accusations de son ancien manageur, Nicolas Philibert, qui avait permis le transfert d'Edel en Arménie - dont il avait d'ailleurs rapidement adopté la nationalité, ce qui déclencha au demeurant une autre affaire, cette naturalisation (qu'il imputa plus tard à la "pression des dirigeants") l'empêchant malgré sa demande de jouer avec l'équipe nationale camerounaise, sa nationalité d'origine.
Nicolas Philibert accuse Edel de mentir non seulement sur son âge, affirmant avoir 5 ans de plus que ce qu'il prétend, mais également sur son nom, qui serait selon lui Ambroise Beyaména. Suite aux révélations de Nicolas Philibert en décembre 2009, qui reproche au footballeur de lui devoir des dettes, Apoula Edel contre-attaque en justice et porte plainte, à l'instar de son club, pour diffamation et tentative d'extorsion de fonds. Si ses papiers d'identité sont bien authentifiés en septembre 2010, il sera toutefois débouté de sa plainte en février 2011, ne percevant qu'un euro symbolique du journal 10 Sport qui avait publié les allégations de Nicolas Philibert, mais rien de son ancien mentor.
L'affaire semble avoir connu de gros progrès mercredi, à en croire un proche de l'enquête, cité par Le Parisien : "Il a répondu point par point à ce que soi-disant lui réclame son ancien manager et sur son identité. Nous y voyons beaucoup plus clair dans un sens et dans l'autre. Nous ne sommes pas loin de tout savoir dans tous les domaines."
Edel, lui, s'est dit "soulagé" et est apparu serein après cette très longue audition (près de sept heures), dont il n'est ressorti que dans la soirée, vers 19h30 : "Tout s'est bien passé. Je n'ai rien à me reprocher."
Si c'est désormais au parquet de Versailles de décider des suites (classement sans suite, ouverture d'une information judiciaire ou renvoi devant le tribunal correctionnel), l'Arméno-Camerounais aun autre gros dossier à gérer : la prolongation de son contrat, qui expire en juin. Le PSG lui a offert une proposition de deux ans, qui paraît bien malingre par rapport à celle fournie par le club turc de Kayserispor (3 ans et un salaire bien plus conséquent), d'autant qu'Edel devrait vraisemblablement retrouver le rôle de doublure en cas de nouvelle saison sous les couleurs parisiennes...