C'est une décision importante que vient de prendre la justice argentine dans l'affaire qui concerne les deux jeunes rugbymen français, Hugo Auradou et Oscar Jegou. Convoqués avec le XV de France de Fabien Galthié pour la tournée d'été en Amérique du Sud, les deux sportifs de respectivement 20 et 21 ans ont été mis en examen pour viol aggravé en réunion pour des faits qui se seraient passés dans la nuit du 6 juillet dernier. Depuis, c'est une véritable bataille judiciaire que se livrent les deux camps et lundi 12 août, les deux joueurs ont connu une petite victoire.
La justice a fait part de sa décision de libérer les rugbymen, eux qui sont assignés en résidence surveillée depuis plusieurs semaines maintenant. Le parquet a estimé qu'à ce stade, les "éléments suffisants n'ont pas été réunis" pour justifier le maintien en détention préventive des Français, comme le relaie l'AFP. Jeudi dernier, Hugo Auradou et Oscar Jegou ont "été longuement entendus par Dario Nora, le procureur en charge de l'affaire, deux jours après l'audition de la victime présumée", comme l'explique le Parisien ce mardi 13 août. Une déposition de plus de 5 heures à la suite de laquelle leur avocat argentin, Rafael Cuneo Libarona, a demandé leur libération. Une volonté accordée par le parquet de Mendoza, un peu plus d'un mois après leur arrestation.
Une décision accueillie bien différemment de chaque côté. Pour Natacha Romano, l'avocate de la plaignante, qui s'est enfin exprimée et a chargé les deux Français il y a quelques jours, c'est un énorme coup dur. "Cette remise en liberté, c'est une double peine qui accentue la souffrance, l'inquiétude et l'angoisse de la victime et de ses proches, avec un risque pour son intégrité physique et psychologique", a-t-elle déclaré dans une interview diffusée par BFMTV.
Son de cloche bien différent du côté d'Antoine Vey, l'avocat français des rugbymen, qui comprend pleinement cette décision de remise en liberté pour Hugo Auradou et Oscar Jegou, installés avec leurs proches à Mendoza depuis plusieurs semaines. "Il y a eu quand même beaucoup d'éléments objectifs qui sont venus (...) accréditer l'innocence de ces deux joueurs, qui sont accusés à tort. Je le dis parce que c'est vraiment ce à quoi je crois, et qui ont à coeur aujourd'hui de pouvoir rentrer dans leur pays pour reprendre la saison sportive", explique l'avocat pour BFMTV.
Oscar Jégou et Hugo Auradou restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à clôture du dossier par la justice.