L'enquête visant Gilbert Rozon (64 ans), accusé d'agressions sexuelles et même de viol par de nombreuses femmes dans la foulée du mouvement #MeToo, suit son cours.
Selon Radio Canada, une plainte concernant l'ancien juré d'Incroyable Talent en France et ancien président du groupe Juste pour rire a été jugée suffisamment solide pour pouvoir engager des poursuites. En effet, c'est ce mardi 11 décembre que le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), appuyé par des enquêteurs de la police de Montréal (SPVM), rencontrait 14 plaignantes dans cette affaire qui a provoqué la chute de l'homme d'affaires afin de les aviser du statut de leurs plaintes.
Si les enquêtes préliminaires sont terminées depuis mai 2018, les procureurs ont eu la lourde tâche d'établir la pertinence de toutes les plaintes à la vue des preuves accumulées. Celle formulée par Martine Roy, la belle-soeur de Gilbert Rozon, a par exemple été écartée. "Ça m'a tout pris pour porter plainte. Ma mère était mourante. Je l'ai fait parce que j'y croyais et que je pensais que mon dossier était pour aider les autres et régler tout ça une fois pour toutes. Je trouve ça malheureux parce qu'il va se sentir invincible", a-t-elle confié à La Presse.
Au final, le DPCP a annoncé ce mercredi que l'homme d'affaires allait devoir répondre à des accusations d'attentat à la pudeur et de viol après la plainte de l'une de ses possibles victimes, pour des faits qui se seraient déroulés il y a trente-neuf ans. Gilbert Rozon fera face à la justice canadienne le 22 janvier 2019.
Pour rappel, une trentaine de plaintes ont été enregistrées à l'encontre de Gilbert Rozon il y a plus d'un an maintenant. Les enquêteurs canadiens se heurtent à plusieurs difficultés puisque certains faits dénoncés se seraient produits à Paris (où ils n'ont aucune compétence) et remonteraient à de nombreuses années, ce qui implique une absence de preuves concrètes comme des prélèvements médicaux ou des analyses sanguines.
Parallèlement à l'enquête criminelle, au civil, une action collective a été engagée par celles qui se font appeler Les Courageuses. Les plaignantes, menées par la comédienne Patricia Tulasne et qui annoncent au moins 20 victimes sur une période de trente-quatre ans, réclament 10 millions de dollars à Gilbert Rozon.