Gilbert Rozon de nouveau face à la justice : l'ex-juré d'Incroyable talent "serein" malgré les 9 témoignages attendus

Gilbert Rozon est de retour devant la justice. Le 9 décembre 2024 s'est ouvert au Canada un nouveau procès. L'ancien juré emblématique de La France a un incroyable talent (M6) est accusé par neuf femmes d'agressions sexuelles et s'est donc rendu discrètement au palais de justice de Montréal lundi dernier, bien que ses avocats aient tenté de reporter le procès. 

Il va durer quarante-trois jours et devrait donc se terminer le 28 mars 2025. Le 9 décembre, Gilbert Rozon s'est retrouvé pour la première fois face à ses neuf accusatrices et la juge, Chantal Tremblay (qui a rejeté la requête de ses avocats de faire reporter le procès). Les dommages-intérêts en jeu sont estimés à 14 millions de dollars. Rappelons que le fondateur de Juste pour rire est accusé d'avoir agressé sexuellement neuf femmes entre 1980 et 2000. Des faits que le principal intéressé à toujours démentis. Comme l'a rapporté La Presse, il s'est dit "serein" quant à toute cette affaire. 

Parmi ses accusatrices se trouve la réalisatrice Lyne Charlebois. Cette dernière a témoigné lors de cette première journée d'audience comme l'ont dévoilé nos confrères. "J’étais pétrifiée, j’étais sûre de mourir. J’ai fait la planche et j’ai attendu que ça passe", a-t-elle affirmé. Elle est également revenue en détails sur leur rencontre qui a eu lieu quand elle avait 24 ans (en 1982). C'est dans les locaux de Juste pour rire qu'ils auraient échangé dans un cadre professionnel. Elle aurait proposé ses services de photographe pour un événement. "Il m’a invitée à prendre un verre le soir même pour discuter d’un contrat. Il devait venir me chercher chez moi. Il est arrivé un peu plus tôt, j’étais un peu décontenancée. Je l’ai invité à manger à la maison, avec mon chum [son compagnon, NDLR], Alain Dugas, puis on est partis. Mais avant, il m’a demandé si on pouvait s’arrêter chez lui pour qu’il puisse changer sa chemise", s'est-elle souvenue. 

Lyne Charlebois se serait donc rendue chez Gilbert Rozon et une fois chez lui, il aurait mis la musique et allumé un joint. "Je ne me souviens pas des détails. Entre le sofa et le lit, il y a un blanc, je n’ai pas de souvenirs. J’ai eu la peur de ma vie. Je me souviens juste qu’il m’a prise par la main, qu’il m’a amenée dans sa chambre et qu’il m’a pénétrée. Je me souviens de m’être dit : 'Comment un homme qui vient de rencontrer mon chum peut faire ça ? Il est malade !'", a-t-elle poursuivi.  En plus d'avoir raconté son histoire sur Facebook, elle a fait une déposition auprès de la police, en 2017. Puis, elle a parlé de ses problèmes de consommation, de ses nombreuses thérapies et de ses pertes de contrats pour justifier les dommages de 1,7 million de dollars qu’elle réclame.

La défense a pointé du doigt les trous de mémoire de Lyne Charlebois. Gilbert Rozon a par exemple assuré que la rencontre devait avoir lieu chez lui. Puis, il a confirmé qu'ils ont eu une relation sexuelle, mais a précisé qu'elle était consentie. "Il admet avoir eu trois relations consentantes, dont celle avec Mme Charlebois, mais il nie tout le reste', a indiqué l'avocate de la défense, toujours d'après La Presse. 

Au cours des prochains mois, neuf femmes témoigneront tour à tour dans un seul procès,  une demande faite par Gilbert Rozon. Il fera donc aussi face à Annick Charette, Patricia Tulasne, Anne-Marie Charette, Sophie Moreau, Danie Frenette, Guylaine Courcelles, Marylena Sicari et Martine Roy. Déjà inculpé en 2018 après avoir été accusé de viol et d’attentat à la pudeur en 1980, Gilbert Rozon avait été acquitté en décembre 2020.

Gilbert Rozon reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture du procès. 

Déjà inculpé en 2018 après avoir été accusé de viol et d’attentat à la pudeur en 1980, Gilbert Rozon avait été acquitté en décembre 2020. Deux versions contradictoires n'avaient pas permis de conclure à sa culpabilité "hors de tout doute raisonnable".