Affaire Matzneff : La police cherche des "victimes oubliées"

"Vous avez été victimes ou témoins d'agissements à caractère sexuel, susceptibles de concerner cette enquête, la police judiciaire tient à vous garantir qu'elle est mobilisée et se tient parfaitement disponible pour accueillir votre parole." Ainsi commence l'appel à témoins lancé mardi par le procureur de Paris Rémy Heitz, dans le cadre de l'instruction judiciaire visant l'écrivain Gabriel Matzneff. "Quels que soient les délais, quelles qu'aient été les circonstances ou les personnes qui pourraient être impliquées, les policiers encouragent tou(te)s celles et ceux qui détiennent des informations à témoigner", lit-on encore.

Afin d'éviter d'oublier des victimes dans le cadre de l'enquête pour viols sur mineur ouverte à l'encontre de Gabriel Matzneff par le parquet de Paris le 3 janvier 2020, l'Office central de répression des violences faites aux personnes (OCRVP) a joint un numéro de téléphone.

Cette enquête, ouverte pour "viols commis sur mineur" de moins de 15 ans, a été confiée à l'OCRVP, comme l'avait précédemment annoncé le procureur de la République de Paris Rémy Heitz dans un communiqué. "Au-delà des faits décrits par Vanessa Springora", elle s'attachera "à identifier toutes autres victimes éventuelles ayant pu subir des infractions de même nature sur le territoire national ou à l'étranger", a précisé M. Heitz. Reçu le 11 février sur Europe 1, il a déclaré penser à la protection d'éventuelles autres victimes. "S'il y a eu d'autres victimes", il faut "leur permettre de s'exprimer, de prendre en compte leur parole et de poursuivre l'auteur des faits".

L'ouverture de cette enquête est a été décidée 24 heures après la sortie du livre Le consentement, ouvrage accusateur de Vanessa Springora, directrice des Editions Julliard. L'éditrice a été entendue fin janvier par les enquêteurs mais les faits la concernant sont prescrits.

Gabriel Matzneff semble avoir trouvé refuge au bord de la Méditerranée, en Italie, où il vit reclus.