Affaire Uderzo : Sa fille porte plainte... Droit de réponse...

6 Avril 2011 à 12h00 : Suite à l'article du journal Le Parisien du 28 mars, nous avions repris les informations concernant ce douloureux dossier et les "possibles" affaires judiciaires concernant le notaire d'Albert Uderzo, Maître Mouchtouris. Ce dernier nous a fait parvenir le droit de réponse suivant :

DROIT DE REPONSE DU NOTAIRE MICHEL MOUCHTOURIS :

"Votre site internet a, comme d'autres médias, relayé une plainte qu'a cru devoir déposer Sylvie Uderzo à rencontre de prétendus faits d'abus de faiblesse dont serait victime son père Albert Uderzo, dont je suis le notaire depuis plus de dix années.
Votre article, en me désignant nommément, prétend que je serais au coeur des prétendus faits dénoncés et que je ferais, par ailleurs, l'objet d'une enquête.
Ceci est parfaitement infondé.
Par Ordonnance du 18 février 2011, Monsieur le Président du Tribunal de Grande Instance de Nanterre a purement et simplement débouté Monsieur le Procureur de la République de la procédure qu'il avait cru devoir intenter après avoir reçu une dénonciation de mon associée Anne-Marie Gruel-Jacheet avec laquelle je suis en conflit depuis plusieurs mois, transmise par la Chambre Départementale des notaires des Hauts-de-Seine.
Je n'ai, depuis, reçu aucune convocation d'aucune sorte et je poursuis, de façon tout à fait normale, mon activité professionnelle.
Je ne peux tolérer que mon nom soit ainsi jeter en pâture.
J'informe, enfin, vos lecteurs que j'ai chargé mes avocats, Maîtres Olivier Baratelli et Céline Astolfe, de poursuivre tous les organes de presse qui persisteraient à colporter de telles rumeurs aussi diffamatoires qu'infondées."

Réactualisation de 13h 20 : La réponse de papa Uderzo, co-créateur d'Astérix ne s'est fait attendre ! C'est par un communiqué à l'AFP, transmis par ses avocats qu'Albert Uderzo a immédiatement réagi : "La vérité est que ma fille et son mari n'ont pas accepté que je les écarte, en 2007, de la direction des éditions Albert-René. Depuis lors, ils me harcèlent judiciairement en multipliant de vaines procédures à l'encontre de ma femme et de moi-même" Le co-auteur d'Astérix "refuse d'entretenir" avec sa fille unique Sylvie, "une polémique par médias interposés", mais il exprime son "infinie tristesse". "Nous vivons très douloureusement que notre fille unique manifeste publiquement son ingratitude à notre égard". A la suite de la plainte déposée pour abus de faiblesse par Sylvie Uderzo, le parquet de Nanterre, comme c'est la loi, a ouvert début mars une enquête préliminaire annonce l'AFP. Le papa accuse lui sa fille unique d'harcélement judiciaire.

Le gros problème familial vient de la reprise par Hachette Livre, en décembre 2008, de la majorité du capital d'Albert-René, éditeur des neufs derniers albums d'Astérix. La fille Sylvie avait alors conservé 40% d'Albert-René, parts depuis revendues à Hachette Livre qui détient désormais la totalité du catalogue. Le conflit était surtout avec le gendre d'Uderzo, Bernard Boyer de Choisy, qui était le conseiller en communication de la société. Uderzo avait décidé de mettre un terme au contrat qui le liait avec son gendre et ce dernier, ainsi que son épouse Sylvie avaient alors assigné tant au tribunal de commerce de Nanterre qu'aux Prud'hommes de Paris, la société Albert-René et son propre père...

En 2009, le tribunal de commerce de Nanterre condamnait Albert-René à verser environ 200.000 euros de factures impayés au gendre, mais l'avait débouté de toutes ses autres demandes, en justifiant même la décision d'Albert-René davoir mis un terme aux relations contractuelles liant les deux sociétés par "un comportement fautif et déloyal" de M. de Choisy. Ambiance... En 2008, les Prud'hommes de Paris avaient condamné la société Albert-René à verser des indemnités à Sylvie Uderzo après son licenciement de son poste de directrice générale de la société en 2007. C'est peu dire qu'il y a longtemps que ça va mal dans la famille Uderzo...

A l'instar de la fameuse affaire Liliane Bettencourt dont la fille criait à l'abus de faiblesse sur la personne de sa mère, la fille d'Albert Uderzo (le dessinateur/créateur de la saga Astérix, scénarisée par René Goscinny) affirme que son père est victime d'abus de faiblesse.

En effet, Sylvie Uderzo, 54 ans, la fille du célébre dessinateur a porté plainte contre X le 16 février 2011, soupçonnant l'entourage de son père d'abuser de lui et de son âge avancé car "sa fortune suscite des convoitises", comme elle l'indique dans les pages du Parisien en kiosques aujourd'hui : "C'est une décision douloureuse mais je veux que la justice établisse que mes parents ont été victimes d'aigrefins qui ont pillé et brisé une famille. Quand cette preuve sera faite, j'espère que mon père posera à nouveau ses yeux sur moi. Il a 84 ans, ma mère en a 78."

La fille d'Albert Uderzo a été entendue les mardi 22 et vendredi 25 mars 2011 par la brigade de la répression de la délinquance économique dans le cadre de sa plainte.
Sylvie Uderzo a travaillé plus de 20 ans aux éditions Albert René, qu'elle a fini par diriger avant d'être brutalement et soudainement licenciée pour faute grave en 2007. Elle attribue cette procédure brutale au nouvel entourage de son père qui aurait une influence néfaste sur lui : "Tous les plus proches amis de mon père sont morts, à commencer par René Goscinny. Petit à petit d'autres personnes ont pris de l'importance. Son plombier, au départ chargé des travaux dans la maison de campagne, est devenu son homme de confiance. (...) Il lui a même fait acheter un Mirage III (un avion de chasse, ndlr) qui dort aujourd'hui dans un hangar !", confie-t-elle dans les pages du quotidien.

Mais c'est surtout dans le domaine professionnel que ces nouvelles influences s'exercent : "Certains responsables des éditions Albert René, très influents auprès de lui, ont contribué à l'isoler. Jusqu'à notre notaire de famille, qui a été évincé au profit d'un autre homme de loi. C'est en apprenant dans votre journal que ce nouveau notaire fait l'objet d'une enquête pour escroquerie que je me suis décidée à porter plainte."

Il semblait pourtant avoir toute sa tête papa Uderzo en début d'année quand il se dressait contre le fisc qui lui déniait le droit d'être coauteur d'Astérix et le taxait d'office.

La décision de Sylvie de déposer cette plainte pour abus de faiblesse arrive juste après l'annonce de la vente de la totalité des parts de la holding familial au groupe Hachette, alors que d'après elle, il s'y refusait depuis des années...

Concernant ce fameux notaire, Michel Mouchtouris, une enquête préliminaire a été ouverte en début d'année par le parquet de Nanterre. Elle devrait donner lieu, "très prochainement" à l'ouverture d'une information judiciaire pour des soupçons "d'escroquerie, d'abus de confiance, de prise illégale d'intérêts" et également, plus grave de "faux en écriture publique". L'avocat du notaire a déclaré au Parisien que "pour l'instant, son client travaille normalement et n'a ni été convoqué, ni mis en examen". Mieux, sa suspension provisoire, réclamée par le parquet de Nanterre, n'a pas été acceptée par le tribunal...

A suivre...

A noter que la quatrième aventure cinématographique du petit Gaulois - Astérix et Obélix : God save Britannia - démarrera son tournage dans quelques semaines avec un casting de rêve dominé par Gérard Depardieu et Edouard Baer.

A.I.