A Cannes (ville que son ancien et célèbre compagnon Jean-Pierre Bacri aimait tant) pour les Rencontres cinématographiques automnales afin de présenter La Vie de ma mère, Agnès Jaoui s'est livrée à la presse. Au Parisien puis à Nice-Matin, l'artiste de 59 ans a évoqué le drame qu'elle traverse. Des proches du côté de sa famille paternelle comptent parmi les victimes de l'attaque terroriste perpétrée le 7 octobre dernier par le Hamas en Israël.
Installés dans le kibboutz de Nir Oz près de la frontière avec Gaza, deux sont décédés, trois autres portés disparus. Il s'agit des cousins germains de son papa et elle connaissait bien leur descendance en France. Une famille décimée qui était très progressive. "C'est le but du Hamas d'assassiner ceux qui sont pour la paix" a précisé Agnès Jaoui au Parisien. La mère d'Agnès Jaoui est décédée, quant à son père, "il n'a plus toute sa tête, je n'ai pas voulu l'accabler", par ces nouvelles, précise-t-elle.
"A ce jour, je n'ai pas davantage de nouvelles" ajoute Agnès Jaoui dans Nice-Matin. "C'est dur parce que la tentation du repli communautaire est très forte. Les gens sont enfermés dans une idéologie, sans la moindre compassion pour autrui, alors plus que jamais, il faut se parler et expliquer, mais aussi arrêter de dire n'importe quoi sur ce sujet douloureux et délicat", confie celle qui a signé le manifeste du collectif pour la paix et qui a marché en silence ce dimanche. Elle n'y était pas physiquement, en raison de la présentation de son film, mais elle soutient l'initiative.
A tel point qu'un de ses films, Le Dernier des Juifs, où elle joue la mère d'un gamin de cité de confession hébraïque, ne fait l'objet d'aucune promotion et sa sortie prochaine, en janvier, pourrait être décalée "parce que certains distributeurs ont peur". Elle veut continuer de croire en la paix, "alors que le monde crame et qu'on devrait être tous unis pour le sauver au lieu de s'entre-tuer".