Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri en couverture de Télérama, 27 février 2013
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Le come-back des Jabac, c'est maintenant. Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri sont de retour avec le long métrage Au bout du conte. Le célèbre tandem du cinéma français fait la couverture du magazine Télérama, mais madame est en interview seule, sans son acolyte de toujours qu'elle dirige devant sa caméra et avec qui elle a coscénarisé son nouveau long métrage. Honneur à la dame donc, qui se dévoile en toute sincérité.
Femme de caractère au militantisme bien connu, Agnès Jaoui est bien évidemment interrogée sur la place de la femme dans le cinéma, et plus généralement dans la société, sujet qu'aborde Au bout du conte. Elle met ainsi l'accent sur les contradictions qu'elle possède elle-même, l'envie d'être indépendante et celle d'avoir un chevalier auprès de soi : "Je ne sais pas changer une ampoule ni conduire une voiture toute seule, alors que j'ai le permis. Et j'adore les romans à l'eau de rose." Réalisatrice de quatre films, elle ne se sent pas émancipée totalement. Elle se considère comme une "actrice qui écrit, pour survivre en tant qu'actrice, pour avoir des rôles", et écrit uniquement avec Jean-Pierre Bacri, un homme.
Jean-Pierre Bacri, elle en parlera longuement. Elle révèle que c'est à lui que la Gaumont avait proposé de réaliser Cuisine et dépendances : "A lui parce qu'il était le plus célèbre des deux, et surtout l'homme. Or, il est allergique aux contraintes et aux compromis." La réalisation très peu pour lui donc, et il était heureux qu'Agnès Jaoui soit mise en lumière à ce poste de réalisatrice : "Il savait que je souffrais de rester dans son ombre." Travailler ensemble même s'ils ne sont plus en couple aujourd'hui n'est pas éprouvant : "Quand on sent l'un et l'autre qu'on va vers une zone trop proche, trop sensible, alors on s'éloigne." Elle ne veut pas être non plus cataloguée à l'image de Jean-Pierre Bacri, comme celle qui fait la gueule, qui bougonne : "Déjà, pour lui, c'est injuste, même si on peut comprendre le malentendu. Mais pour moi, ça n'a aucun sens., ça prouve seulement à quel point on nous associe toujours, lui et moi. J'ai beaucoup trop envie de plaire, hélas, pour être bougonne."
Bougonne peut-être pas, mais Agnès Jaoui sait s'illustrer par ses prises de position. Elle ne se veut pas porte-drapeau des femmes réalisatrices, comprenant Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty) qui ne veut pas s'exprimer en tant que "femme" : "Je suis favorable aux quotas en politique, mais pas en art. La tribune du collectif féministe La Barbe réclamant la parité dénonçait l'omniprésence des potiches dans le festival, mais il est de bonne guerre qu'on préserve le côté glamour du cinéma avec les canons de l'époque. Que des femmes si prêtent, ça les regarde." Elle préfèrera se battre pour d'autres domaines inégaux : la télé, la plupart des entreprises, l'Assemblée nationale : "J'ai envie d'écrire une lettre de soutien et d'admiration à Christiane Taubira."
En tant qu'actrice, elle n'a pas peur non plus de vieillir à l'écran - ça peut être libérateur -, comme elle l'a fait pour Du vent dans mes mollets : "J'ai l'âge que j'ai, j'ai pris les kilos que j'avais pris... Au final, ce rôle m'a fait du bien." Maman de deux enfants d'origine brésilienne que l'artiste a adoptés, Agnès Jaoui est, "au bout du conte", une femme heureuse qui sait râler quand il faut.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Telerama du 27 février
Au bout du conte, en salles le 6 mars
Femme de caractère au militantisme bien connu, Agnès Jaoui est bien évidemment interrogée sur la place de la femme dans le cinéma, et plus généralement dans la société, sujet qu'aborde Au bout du conte. Elle met ainsi l'accent sur les contradictions qu'elle possède elle-même, l'envie d'être indépendante et celle d'avoir un chevalier auprès de soi : "Je ne sais pas changer une ampoule ni conduire une voiture toute seule, alors que j'ai le permis. Et j'adore les romans à l'eau de rose." Réalisatrice de quatre films, elle ne se sent pas émancipée totalement. Elle se considère comme une "actrice qui écrit, pour survivre en tant qu'actrice, pour avoir des rôles", et écrit uniquement avec Jean-Pierre Bacri, un homme.
Jean-Pierre Bacri, elle en parlera longuement. Elle révèle que c'est à lui que la Gaumont avait proposé de réaliser Cuisine et dépendances : "A lui parce qu'il était le plus célèbre des deux, et surtout l'homme. Or, il est allergique aux contraintes et aux compromis." La réalisation très peu pour lui donc, et il était heureux qu'Agnès Jaoui soit mise en lumière à ce poste de réalisatrice : "Il savait que je souffrais de rester dans son ombre." Travailler ensemble même s'ils ne sont plus en couple aujourd'hui n'est pas éprouvant : "Quand on sent l'un et l'autre qu'on va vers une zone trop proche, trop sensible, alors on s'éloigne." Elle ne veut pas être non plus cataloguée à l'image de Jean-Pierre Bacri, comme celle qui fait la gueule, qui bougonne : "Déjà, pour lui, c'est injuste, même si on peut comprendre le malentendu. Mais pour moi, ça n'a aucun sens., ça prouve seulement à quel point on nous associe toujours, lui et moi. J'ai beaucoup trop envie de plaire, hélas, pour être bougonne."
Bougonne peut-être pas, mais Agnès Jaoui sait s'illustrer par ses prises de position. Elle ne se veut pas porte-drapeau des femmes réalisatrices, comprenant Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty) qui ne veut pas s'exprimer en tant que "femme" : "Je suis favorable aux quotas en politique, mais pas en art. La tribune du collectif féministe La Barbe réclamant la parité dénonçait l'omniprésence des potiches dans le festival, mais il est de bonne guerre qu'on préserve le côté glamour du cinéma avec les canons de l'époque. Que des femmes si prêtent, ça les regarde." Elle préfèrera se battre pour d'autres domaines inégaux : la télé, la plupart des entreprises, l'Assemblée nationale : "J'ai envie d'écrire une lettre de soutien et d'admiration à Christiane Taubira."
En tant qu'actrice, elle n'a pas peur non plus de vieillir à l'écran - ça peut être libérateur -, comme elle l'a fait pour Du vent dans mes mollets : "J'ai l'âge que j'ai, j'ai pris les kilos que j'avais pris... Au final, ce rôle m'a fait du bien." Maman de deux enfants d'origine brésilienne que l'artiste a adoptés, Agnès Jaoui est, "au bout du conte", une femme heureuse qui sait râler quand il faut.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Telerama du 27 février
Au bout du conte, en salles le 6 mars