La facture est tombée, pour Agnès Saal, l'ex-patronne de l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Jugée pour détournement de fonds publics, elle a été condamnée lundi à 150 jours amende à 30 euros, soit 4 500 euros, par le tribunal correctionnel de Créteil pour ses notes de taxis démesurées. Agnès Saal avait choisi de plaider coupable.
En effet, en plaidant coupable, Agnès Saal a mis un terme à cette affaire qui l'avait poussée à démissionnier de l'Institut national de l'audiovisuel en 2015 (à la demande de la ministre de la Culture de l'époque, Fleur Pellerin), où elle avait été nommée en 2014. Le délit concerné est puni par des peines allant jusqu'à dix ans de prison. Au moment de l'éclatement du scandale, on parlait de 40 000 euros de notes en dix mois, dont 6 700 euros imputables à son fils.
Agnès Saal doit à nouveau comparaître vendredi 15 avril à Paris pour d'autres dépenses de taxis indues, dépassant plusieurs dizaines de milliers d'euros (38 000 euros sont annoncés dans la presse), lorsqu'elle était directrice générale du Centre Pompidou. En cas de non-paiement, les jours amende deviennent des jours de détention et le condamné effectue tout ou partie de sa peine en prison.
"Les montants avancés ont été divisés par deux environ", a déclaré maître Eric Morain, conseil d'Agnès Saal, précisant qu'elle a remboursé la quasi-totalité de ces sommes, un peu moins de 20 000 euros dans chaque procédure. Il ajoute que le siège de l'INA [à Bry-sur-Marne] se trouvait à 35 km de sa cliente : "Une femme, et c'est unanimement reconnu, accro au travail. Elle fait 6 heures - 23 heures, et le taxi était son deuxième bureau." Enarque réputée, compétente et travailleuse acharnée selon les dires des médias, elle avait reconnu et assumé sa faute dans un entretien au Monde. Elle purge actuellement la fin de ses six mois ferme d'exclusion de la fonction publique, sans traitement, précise Le Parisien.