Peu de gens le savent, mais Aïssa Maïga a été maman très tôt. À 21 ans, elle mettait au monde son premier enfant (elle a deux fils, aujourd'hui adolescents). Désormais âgée de 39 ans, la comédienne née à Dakar se confie à Gala, s'ouvrant avec retenue sur ce passé qu'elle considère comme son jardin secret, loin de son métier d'actrice.
À l'époque de cette première grossesse, ses confrères ne comprenaient pourquoi elle risquait, si jeune, sa carrière pour un enfant. "Un comédien m'avait prédit l'arrêt brutal de ma carrière si je menais cette grossesse à terme. Bien sûr, je ne l'ai pas écouté", affirme-t-elle, expliquant avoir alors ressenti "trop le besoin de fonder une famille et d'être mère". La trajectoire de celle qui se révèle dans Saraka Bo en 1996 prouvera qu'elle avait raison. "J'ai pu mener de front ma carrière d'actrice et l'éducation de mes enfants, en alternance, car je ne suis plus avec leur père", explique la belle Aïssa, maman de Sonni, l'aîné, puis de Kwameh, petit deuxième né en 2002 alors que la jeune femme vient d'apparaître dans Code inconnu: Récit incomplet de divers voyages et la comédie Rien que du bonheur.
C'est en maman qu'Aïssa Maïga connaitra ensuite ses premiers gros succès populaires. En 2004 avec Les Poupées Russes, deux ans plus tard avec une apparition remarquée dans Je vais bien, ne t'en fais pas, et enfin en 2008 avec un premier rôle dans Le Temps de la kermesse est terminé. Mère courage et ferme, Aïssa Maïga affiche ses convictions en pleine interview : "J'ai choisi d'être actrice, mon entourage, non", dit-elle. Discrète, elle ne se privera pas toutefois de glisser une savoureuse petite anecdote, concernant son aîné au moment de la sortie de L'Ecume des Jours, quant à savoir si son fils irait le voir en salles. "Il m'a lancé, le regard blasé : 'Non, comment je pourrais m'identifier à quelqu'un qui passe son temps à me demander d'aller faire mes devoirs'", raconte celle qui dit être "une mère comme les autres".
Le rapport à la famille, Aïssa Maïga le tient probablement d'un père tout aussi protecteur, mais autrement plus engagé, lui qui était journaliste et mourut trop tôt, empoisonné en 1987. Évoquant "des circonstances troubles" concernant la mort de son père, l'actrice, qui fêtera ses 40 ans le 25 mai prochain, a été ramenée à cette disparition ("Il avait 33 ans, moi 8") par les attentats contre Charlie Hebdo, un drame qui avait provoqué une réaction immédiate de l'intéressée sur les réseaux sociaux. Journaliste politique malien et de confession musulmane, Mohamed Maïga est vu comme "un héros" par sa fille, qui se dit "laïque convaincue", elle qui assure qu'elle n'aurait "jamais pu être journaliste", parce que "ç'aurait été trop lourd à assumer".
Aïssa Maïga est actuellement à l'affiche de la pièce Des gens bien au théâtre Hébertot à Paris. Son interview est à retrouver en intégralité dans Gala, en kiosques le 28 janvier 2015.