Alain Colas aurait eu 80 ans aujourd'hui. Mais, le 16 novembre 1978, lors de la première Route du Rhum, le skipper a disparu au large des Açores, au Portugal. Dernière trace du navigateur : ce message radio, diffusé sur Radio Monte Carlo - son sponsor pour la course - : "Je suis dans l'oeil du cyclone, il n'y a plus de ciel, tout est amalgame, il n'y a que des montagnes d'eau autour de moi." Un ultime échange par radio avec sa femme aurait également été intercepté le 17 novembre.
Dans les jours et les semaines qui ont suivi cette disparation, des recherches ont été entreprises. Mais aucune trace du Manureva, le bateau du skipper, n'a été retrouvée par les quatre avions de patrouille maritime qui ont survolé une large étendue de l'Atlantique (2 millions de km2 au total) pendant une vingtaine de jours (400 heures de vol au total).
Le , le ministère de la Défense annonce officiellement l'arrêt des recherches. Mais, deux mois plus tard, son frère Jean-François Colas, qui a déjà navigué avec lui, considère que cette disparition "n'est pas absolument certaine". Il maintient qu'Alain Colas aurait pu dériver à bord de son embarcation de survie. Naissent alors de nombreuses rumeurs concernant cette affaire. Les hypothèses les plus probables (choc avec un cargo, désintégration des structures d'un bateau construit en aluminium) sont écartées par l'opinion publique. Place alors aux thèses du suicide.
D'autres pensent que le skipper aurait refait sa vie sur une île déserte en raison des grosses dettes qu'il avait contractées pour la construction du monocoque. Mais en 2014, les hypothèses initiales refont surface. Car on apprend par le biais de certains proches d'Alain Colas que le voilier était fortement fragilisé avant la course. De nombreuses soudures faisaient défaut, notamment au niveau des bras de liaison, et la coque et les flotteurs étaient sujets aux voies d'eau. Rappelons toutefois que rien n'est revenu des profondeurs de l'océan. On ne sait donc toujours pas ce qui s'est réellement passé, et donc si cette disparition est liée aux fragilités du bateau comme l'avancent les proches du skipper...