On le sait assoiffé placide de littoral, on adore son spleen, doux-amer comme une brise changeante qui titille le tympan : après un an d'itinérance en France pour un tour de chant malicieux désormais consigné dans l'album live imparable Alain Souchon est chanteur, Alain Souchon attachait samedi les amarres à La Rochelle, pour des Francofolies qui lui avaient laissé carte blanche.
Les festivaliers de ce 15 juillet, pour peu qu'ils soient noctambules, ont eu droit à un vrai feu d'artifice musical... après le bouquet final du premier : en raison de la situation météorologique, le feu d'artifice du 14 juillet avait été différé d'un jour, et ce n'est qu'après les derniers pétards que la Souche a pu allumer sa mèche.
Pour mettre le feu aux poudres, il n'était pas seul : les milliers de "jolies francofolles et gentils francofous" étaient conviées à "la Fête à Souchon", une sorte de jubilé pour lequel l'attachant sexagénaire toujours vert a pu inviter sur scène ses deux fils, Pierre et Charles, dit Ours, ainsi qu'une ribambelle de bons copains...
Avec Pierre Souchon, qu'il ne peut renier quand on écoute le single L.A.O.T. du rejeton, extrait de son album Piteur's friends, il chanta Parachute doré, avant de s'asseoir gentiment - touchant spectacle - à même la scène pour le regarder interpréter son titre à lui. Avec Ours, plus tard, c'est le mutin Jamais content qu'il partagea. Jeanne Cherhal, Maxime Le Forestier... Les intervenants ont aidé à distiller cette bonne atmosphère de connivence qui se dégage toujours autour d'Alain Souchon, et leurs apparitions ont rythmé l'enchaînement des tubes du héros du soir. La part du lion revenant à l'incontournable alter ego Laurent Voulzy, pour une association de légende à laquelle il ne manque plus qu'un album conjoint.
Au final, on se demande s'il ne faudrait pas organiser une tournée Alain Souchon & friends...