C'était sans conteste l'une des images fortes des JO de Londres pour les Tricolores. Après avoir dominé de la tête et des épaules son adversaire, le boxeur Alexis Vastine, en larmes, est désigné perdant par les juges en quart de finale du tournoi olympique. Une nouvelle et terrible injustice pour le jeune homme de 27 ans, quatre ans après sa déjà polémique médaille de bronze à Pékin. Devenu par la suite dépressif et presque suicidaire, le boxeur est pourtant en train de remonter la pente avec courage...
"Je suis ici en désintox"
Car Alexis Vastine est en train de préparer son grand come-back avec un objectif en tête : retenter sa chance aux JO de Rio 2016. Depuis le 6 janvier, le Normand suit donc un entraînement drastique pour retrouver son poids de forme et un physique de sportif de haut niveau, au CREPS de Bourges. "Je suis ici en désintox", assure-t-il dans L'Equipe, loin de sa vie nocturne agitée post-JO de Londres et des idées noires.
Et sept semaines plus tard, les progrès sont déjà là. Alexis Vastine affiche désormais 12 kilos en moins qu'à son arrivée, à 71 kilos, notamment grâce au travail effectué aux côtés de Thierry Gautier, ex-entraîneur national à l'INSEP. Mais il n'y a pas que le physique qui est revenu, le mental aussi. "Au CREPS, j'ai définitivement enterré l'Alexis qui emmerdait tout le monde (...) avec sa boxe du matin au soir, confie-t-il. Je veux m'ouvrir aux autres. Penser ring, bien sûr, mais aussi guitare, théâtre, mode... (...) Parce que j'ai été trop pénible durant cette période, certains proches se sont écartés de moi. Une personne en particulier, à laquelle je tenais énormément", raconte-t-il, sans en dire plus sur l'identité de cette personne.
Le regard du tueur
Se décrivant désormais "sain, plein d'envie, d'appétit et de goût du partage", Alexis Vastine devra affronter un premier test avant les JO de Rio. Fin mai, les Championnats du monde militaires (il est sous contrat avec l'armée jusqu'en 2018) l'attendent au Kazakhstan. "J'espère ne rien avoir perdu de ma vitesse d'exécution", admet-il. Mais qu'il se rassure, la faim de victoire est semble-t-il toujours là. "Dans son regard, je vois du "je vais tuer quelqu'un, raconte Thierry Gautier. Quand je pense que je ne l'avais pas reconnu, il y a bientôt deux mois, en allant le chercher à la gare... Le CREPS aura été sa bouée de sauvetage". Mais quand on porte une bague où est gravé "Rien n'est jamais fini pour toujours", on ne peut pas jeter l'éponge...