C'est oui ou bien c'est non ? Deuxième réponse, mon capitaine. En se réveillant, ce jeudi 12 mars 2020, la chanteuse Angèle a découvert son visage en couverture du magazine Paris Match. Et visiblement, elle n'a pas été consultée avant la parution de la publication. Comme elle l'a précisé sur son compte Instagram, elle déteste la photographie qui a été choisie – issue d'un shooting datant de l'année 2018 qu'elle n'a "jamais validée", précise-t-elle – ainsi que le titre qui la dépeint comme une nouvelle idole des jeunes, "subversive, mais pas agressive".
Heureusement que je ne fais pas partie de ces VILAINES féministes VIOLENTES et HYSTÉRIQUES
"Cette coupe, ma pause, ce costume, cette couleur", regrette-t-elle. Mais ce qui l'a le plus touchée, c'est sans doute la description de la "féministe calme" dépeinte par Paris Match. "Au-delà du fait qu'ils vendent cette photo de couverture sans mon consentement, en considérant que je n'ai pas mon mot à dire, ils rallient mon image, mon nom et toute une 'génération' carrément dans la case de : jeune fille (en rose) qui ose donner son avis (donc 'subversive'... il en faut peu, hein), mais sans être 'agressive, dénonce-t-elle. Oulala heureusement que je ne fais pas partie de ces VILAINES féministes VIOLENTES et HYSTÉRIQUES. Parce que, ok, on l'ouvre, mais en restant jolies et polies svp, hein. Gros boomer du jour, en toute détente."
Plus décrédibilisant et sexiste, tu meurs
En l'espace de quelques mois, Angèle est devenue une artiste incontournable de la scène francophone, quitte à atteindre un certain niveau d'épuisement. Depuis qu'elle a écrit et interprété la chanson Balance ton quoi, en 2018, la jeune Belge de 24 ans s'est hissée un peu malgré elle en étendard de la bataille que mènent désormais les femmes à travers le globe, celles qui s'insurgent contre les dérives archaïques du patriarcat, contre les inégalités toujours acceptées par notre société. Le dimanche 8 mars, elle s'était glissée anonymement dans la foule parisienne pour manifester, le visage camouflé par un masque dont la broderie signalait "Non, c'est non". Aussi n'a-t-elle pas digéré qu'on la résume ainsi : "Dénoncer sans crier, s'affirme féministe sans s'exhiber, parler rap sur un ton de princesse Disney". "Plus décrédibilisant et sexiste, tu meurs", conclut-elle. Une chose est sûre, elle n'est pas près de Tout oublier...