Elle a fait, en tant qu'envoyée spéciale pour l'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), de la condition féminine et des violences faites à ses égales un combat de tous les jours, et elle ne compte relâcher la pression. En visite officielle en Birmanie, état libéré de la junte militaire depuis 2011 et qui s'est grandement libéralisé, Angelina Jolie a rejoint sur le terrain l'opposante Aung San Suu Kyi ce samedi 1er août. Les deux femmes sont allées à la rencontre de travailleuses birmanes dans l'industrie textile qui ont alors évoqué leurs conditions de travail.
Après une rencontre à la résidence de l'ancien Prix Nobel de la Paix à Rangoun, les deux femmes se sont rendues dans une ville de la banlieue ouest de la capitale économique birmane. Des dizaines de personnes s'étaient rassemblées pour les accueillir à proximité du lieu de résidence des travailleuses, raconte l'AFP. Angelina Jolie et Aung San Suu Kyi ont alors évoqué avec les travailleuses leurs conditions de vie et de travail mais aussi d'éducation, d'après un communiqué posté sur Facebook par le parti de l'opposante, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Cette dernière est actuellement en campagne en vue des élections législatives de novembre pour lesquelles le parti est favori et qui sont un test démocratique dans un pays où le pouvoir militaire demeure encore fort.
Angelina Jolie a également rencontré pendant son séjour en Birmanie le président Thein Sein, dans la capitale Naypyidaw, évoquant notamment le sujet qui divise le pays, entre l'armée qui a longtemps été pointée du doigt pour de graves violations des droits humains dénoncées par Aung San Suu Kyi, mais également les abus des rebelles de l'autre côté. "Cette visite a montré la vulnérabilité des femmes et des filles vivant dans des situations de conflit face à la violence sexuelle, la traite, et à d'autres violations des droits de l'Homme", déplore la star dans un communiqué officiel. Il faudrait selon elle "un cadre juridique solide pour s'assurer que tous les auteurs de violences sexuelles soient tenus pour responsables", mais aussi "de l'assistance médicale et un soutien juridique et psychologique".
Vendredi, elle avait exhorté la Birmanie à poursuivre les auteurs de violences sexuelles après sa rencontre "émouvante" avec des femmes victimes et des enfants dans le nord du pays, dans l'Etat Kachin, région troublée par une guerre civile.
Avant la Birmanie, Angelina Jolie s'est rendue au Cambodge où elle a prévu de tourner un film sur le régime des Khmers rouges, adaptation d'un livre intitulé D'abord ils ont tué mon père. Particulièrement touchée par la situation des Rohingyas, une minorité birmane musulmane persécutée, elle avait critiqué ouvertement le gouvernement thaïlandais en 2009, en suggérant qu'il ne leur apportait pas une aide suffisante. Elle était alors en visite dans un camp de réfugiés à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, où elle a pu prendre le pouls des avancées autour de cette communauté qu'elle suit avec attention.