C'est une des plus grandes actrices françaises des années 90. Après son succès retentissant dans la peau d'une tueuse implacable dans le film Nikita de Luc Besson, rôle qui lui vaudra d'ailleurs le César de la meilleure actrice en 1991, Anne Parillaud a décidé de s'essayer à autre chose. Ayant tourné avec les plus grands, l'ex femme du compositeur Jean-Michel Jarre sort ces jours-ci son premier roman, Les Abusés. Présente sur le plateau d'On est en direct (France 2) pour défendre sa première oeuvre littéraire, l'actrice de 61 ans a été interrogée par Laurent Ruquier sur sa filmographie et les prestigieux acteurs et réalisateurs qu'elle a pu côtoyer au cours de sa carrière.
Alors qu'elle a encensé Leonardo DiCaprio avec qui elle a eu la chance de partager l'affiche dans L'homme au masque de fer, celle qui a également partagé la vie d'Alain Delon n'a pas été aussi tendre avec le réalisateur Amos Gitaï, qui l'a dirigée pour son film Terre Promise, sorti en 2004. "C'est un metteur en scène tyrannique", a expliqué Anne Parillaud sans détour. Un réalisateur que l'actrice adorait et qui s'est transformé au moment du tournage : "J'ai adoré Amos avant, je l'ai adoré même après, mais je l'ai détesté pendant. C'est un tyran, c'est quelqu'un qui est très difficile, qui vous humilie, qui vous met dans un état d'humiliation et d'emprise".
Pendant qu'il tourne, il devient lui-même un monstre
Une expérience de tournage très difficile pour celle qui partage désormais sa vie avec un homme méconnu du grand public. Elle a expliqué que le réalisateur souhaitait, à travers ses films, témoigner des atrocités de son pays, Israël. Et que cette ambiance pesante a déteinte sur lui, malgré lui. "Pendant qu'il tourne, il devient lui-même un monstre (...) Il l'incarne (ndlr : cette monstruosité qu'il dénonce) et il nous la fait vivre à tous", a résumé Anne Parillaud.
Même si l'expérience paraît toujours aussi traumatisante des années plus tard, l'actrice, qui a été victime d'inceste dans sa jeunesse, a indiqué ne pas garder de rancoeur envers Amos Gitaï. "Il me réengagerait, j'irais, parce que maintenant j'ai compris les clés, la mécanique et la façon dont il dirige", a conclu la mère de trois enfants, dont Juliette, qu'elle a eu avec le réalisateur Luc Besson.
Une expérience éprouvante donc pour l'actrice, qui a réussi à sortir grandi de ce tournage et qui aujourd'hui ne garde aucune rancune envers Amos Gitaï.