Elle n'aura finalement fait qu'une seule et unique apparition. En effet, après être intervenue sur BFM lors de la soirée électorale du 22 avril, Anne Sinclair quitte la chaîne. C'est La Lettre de L'Expansion qui l'annonce, les deux parties ont choisi de cesser leur collaboration "d'un commun accord". Il faut dire que les révélations de The Guardian selon lesquelles son époux Dominique Strauss-Kahn accuse l'entourage de Nicolas Sarkozy d'avoir fait échouer sa candidature - bien que DSK réfute avoir accordé d'interview au journal, le mal est fait - n'y sont pas pour rien...
Le patron de BFM TV, Guillaume Dubois, s'est exprimé ce matin dans Le Grand Direct des médias sur Europe 1 : "L'affaire DSK est revenue très largement sur le devant de l'actualité. La sérénité ne pouvait probablement pas être de mise dimanche soir. Les deux parties ont estimé que ce n'était pas la meilleure idée, pour nous, pour Anne Sinclair, pour le Huffington Post." La présence d'Anne Sinclair - dont la prestation n'avait pas été époustouflante - est donc plus que contestée et l'avait déjà été à la suite de la soirée électorale. En effet, on se souvient que le président de la République et candidat, Nicolas Sarkozy, s'en était offusqué.
L'affaire Dray n'a pas aidé. Depuis sa soirée d'anniversaire au bar J'ose de la rue Saint-Denis, un ancien sex-shop, et la tornade médiatique déclenchée par la présence sur place d'un invité plus que dérangeant, Julien Dray est l'homme pointé du doigt par la gauche... et la droite ! S'il se dit "désolé" que sa fête ait "pris cette tournure-là", reconnaissant s'être peut-être montré "stupide", il n'en reste pas moins celui qui a mis un coup de poignard dans le dos du candidat socialiste. Ségolène Royal, Manuel Valls, Pierre Moscovici et de nombreux autres convives ont eu la surprise de découvrir Dominique Strauss-Kahn parmi eux. Certains, selon l'AFP ont choisi de quitter les lieux sur le champ. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs dénoncé lundi 30 avril "esquive, hypocrisie et mensonge" dans l'attitude du PS autour de la présence de l'ancien patron du FMI. Julien Dray, de son côté, a assuré : "Je regrette ce qui s'est passé, ou plutôt la médiatisation et la manière dont tout cela a été exploité." Une "maladresse" qui pourrait bien tourner au cauchemar si la victoire n'était pas au rendez-vous pour la gauche le 6 mai prochain...
Pour DSK, les ennuis ne s'arrêtent pas là... Un an après le début de ses ennuis, il est coincé entre deux feux judiciaires, à New York et à Lille. Dans l'affaire du Sofitel, la première audience au civil s'est tenue le 28 mars au tribunal du Bronx. Ce mardi 1er mai, le juge a ouvert la voie aux préparatifs d'un procès civil contre Dominique Strauss-Kahn à New York, refusant de classer la plainte au civil déposée par Nafissatou Diallo, la femme de ménage qui l'accuse d'agression sexuelle. Le juge Douglas McKeon a rejeté la thèse des avocats de DSK qui avaient fait valoir qu'il ne pouvait être poursuivi au civil en raison d'une immunité absolue le protégeant même après sa démission du FMI le 18 mai 2011. Le juge du Bronx a estimé que l'ancien directeur général du FMI avait perdu toute immunité à partir du jour de sa démission, soit bien avant le dépôt de la plainte au civil le 8 août, pour des faits survenus au Sofitel de New York le 14 mai... et surtout qu'il ne s'était pas du tout servi de cette "excuse" lors de son procès pénal.
Discrète durant cette affaire, Anne Sinclair avait alors renoué depuis quelques semaines avec les médias, défendant d'abord un livre (21, rue de la Boétie, sur son grand-père et le monde de l'art) mais aussi renouant avec son métier : elle est en effet la directrice éditoriale de la version française du Huffington Post.
Côté petit écran, en revanche, elle se contentera finalement d'un retour éclair...
Chloé Breen