Le 28 février 2011, la France perdait l'immense actrice Annie Girardot, victime dans ses dernières années de la maladie d'Alzheimer. Elle a marqué le cinéma français à travers ses nombreux rôles, et a notamment été récompensée à plusieurs reprises pour son travail. Elle a notamment remporté en 1977 le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland et, à deux reprises, le César de la meilleure actrice dans un second rôle : en 1996 pour Les Misérables et en 2002 pour La Pianiste.
Elle est toutefois tombée dans l'oubli au fil des ans, de quoi exaspérer ses proches, soulignant notamment l'hypocrisie de certains, au moment de sa disparition. "Dès qu'on a annoncé son décès, il y a eu une foule de personnes du cinéma qui sont remontées, dont on n'a jamais eu de nouvelles jusqu'à maintenant et qui aujourd'hui viennent témoigner alors qu'on ne les a jamais vues, parce que le cinéma français l'a oubliée.", avait regretté son petit-fils Renato pour BFMTV.
Un sentiment partagé par Brigitte Bardot, qui n'y était alors pas allée de main morte : "Cette famille-là, qu'elle aille se faire foutre ! Ce n'est pas une famille. Ces gens l'ont laissée tomber !" Françoise Fabian avait également pris la parole : "Son discours aux César pour Les Misérables [en 1996]... C'était très dur de la voir comme ça. Lui donner un César pour un second rôle, c'était presque l'aumône pour une actrice qui a autant marqué le cinéma."
On peut également relever le coup de gueule du journaliste Henry-Jean Servat sur France 5 dans C à vous : "La Nouvelle Vague n'a jamais voulu faire travailler Annie Girardot, jamais ! Alors maintenant on vient me dire qu'elle était bonne actrice ? Elle n'a jamais eu d'hommage aux César, jamais on n'a célébré Annie Girardot ! [...] On l'a laissée crever !"
Annie Girardot a été inhumée le 4 mars de cette année-là en l'église Saint-Roch, la paroisse parisienne des artistes.