Annie Girardot a décroché 3 César, pour Docteur Françoise Gailland, Les Misérables et La Pianiste. Trois trophées pour des rôles si différents et qui marquent l'étendue du talent de celle qui s'est éteinte en 2011 des suites de la maladie d'Alzheimer. Dans sa vie privée, la comédienne née un 25 octobre à Paris a connu des bonheurs, comme la naissance de son enfant Giulia, mais aussi de grandes douleurs. Il y a sa santé qui l'a tant diminuée sur la fin de sa vie, mais pas seulement. Son couple avec le père de sa fille, l'acteur italien Renato Salvatori, a été marquée par de terribles violences.
Dans le livre Annie Girardot - La Mémoire de ma mère de Giulia Salvatori qui a recueilli les mots de sa célèbre maman, et dont des extraits ont été dévoilés par France dimanche, on peut y voir les moments très difficiles subis par Annie Girardot, auprès de Renato Salvatori. Les deux comédiens se sont rencontrés sur le tournage de Rocco et ses frères de Luchino Visconti, mais au romantisme du 7e art succède la violence des coups de colère de l'acteur italien.
Il en est un qui laisse un sentiment de stupéfaction et de colère. Ce coup donné par son mari avec un cendrier et qui l'obligera à se faire refaire la bouche, tant elle a été défigurée et blessée. Alors ses mots sur le fait qu'elle était souvent frappée dans ses films prennent une toute autre ampleur : "Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours pris des claques dans mes films. (...) Gabin m'en colle une dans Le rouge est mis. Robert Lamoureux me fout une torgnole dans L'amour est en jeu Daniel Gélin me frappe encore dans La Proie pour l'ombre et plein d'autres encore. (...) Même les femmes m'ont battue. Regarde Isabelle Huppert dans La Pianiste."
Sa fille unique donne aussi l'exemple de tournages distincts de ses parents, quand son père surveillait sa mère et ses fréquentations. Il lui arrivait aussi de débarquer chez elle à Paris pour tout casser quand elle tournait à l'étranger. Victime de violences conjugales, Annie Girardot a quitté Renato Salvatori sans jamais divorcer. Il est mort d'une cirrhose une semaine après son 55e anniversaire en 1988.