Mercredi dernier, une vidéo de l'homme d'affaires Arnaud Lagardère, 50 ans, et de sa compagnedéclarant leur amour[/article], a déclenché un sacré buzz. La vidéo a été visionnée par plus de 780 000 internautes et les critiques envers le couple ont fusé. Certains y voient une preuve du dilettantisme avec lequel Arnaud Lagardère gèrerait le groupe dont il a hérité.
"Une vidéo kitschissime"
Cette vidéo est le making of d'une séance photo du couple pour la publication belge Le Soir Magazine. La pulpeuse et magnifique Jade a envoyé un mail à l'AFP pour expliquer que si elle ne regrettait en aucun cas la séance photo, elle reconnaît en revanche que la vidéo n'était "pas souhaitée et inappropriée". Selon elle, "cette vidéo n'est pas cultissime, mais kitchissime". "Je dois reconnaître qu'en découvrant ce film, nous avons beaucoup ri [avec Arnaud Lagardère, ndlr] tellement nous avions l'air ridicule". Elle précise surtout que "le journal a, de sa propre initiative, réalisé ce montage, choisi la musique et décidé seul de la diffuser". Une communication qui s'imposait pour Arnaud Lagardère, patron de presse des plus grands magazines français - Match, Elle, Télé 7 jours, Be, etc. - dont les salariés ont "eux aussi dû trouver ça kitsch", a-t-elle ajouté. Le couple a-t-il été piégé ? Jade Foret assure en tout cas qu'elle et son chéri ont pris la chose avec philosophie : "Nous n'avons pas souhaité sa diffusion, pas plus que sa censure. Arnaud a beaucoup d'humour et nous avons pris le parti de l'autodérision." Il en faut de l'humour et de l'autodérision, car vraiment cela frisait le ridicule !
L'effet d'une bombe
Problème, si la vidéo a fait rire une bonne partie des internautes (et le romantisme alors ?), elle n'a pas manqué de faire du bruit au sein du groupe Lagardère. Le quotidien économique La Tribune titrait hier en une : "Arnaud dirige-t-il encore Lagardère ?". La journaliste Sandrine Bajos fait le point sur la gestion du groupe par l'héritier de Jean-Luc Lagardère et remarque que cette vidéo à fait "l'effet d'une bombe à l'intérieur du premier groupe de médias français qui occupe de surcroît une place stratégique dans le paysage aéronautique et militaire avec ses 75% d'EADS".
La Tribune évoque "une nouvelle illustration de la désinvolture avec laquelle Arnaud Lagardère conduit son groupe" et cite un membre de l'état-major aux parallèles saisissants : "On dit que c'est Liliane Bettencourt qu'il faut mettre sous contrôle. Et Arnaud Lagardère ? Au moins, L'Oréal, c'est géré !" Certes, mais les conflits familiaux sont toujours d'actualité. Pour certains, ce désengagement d'Arnaud Lagardère - "depuis six mois, le groupe est à l'arrêt. Arnaud décale ou annule tous ses rendez-vous" - remonte au printemps 2010 quand l'ex-actionnaire Guy Wyser-Pratte a tenté de changer en vain le statut qui fait d'Arnaud Lagardère le seul maître à bord avec seulement 9,6% du capital. Selon un proche, "Arnaud a alors compris qu'il était intouchable quoi qu'il fasse". Certains parlent même de suicide économique et ils y voient la "provocation" d'un enfant gâté, qui contrairement à son père "très respecté" n'a jamais été adoubé par ses pairs, relate l'AFP. Et s'il n'avait pas demandé à naître avec une cuillère en diamants dans la bouche, Arnaud Lagardère, et aimerait bien être heureux, comme tout un chacun ?
L'année prochaine, Arnaud Lagardère brigue la présidence d'EADS, géant européen de l'industrie aéronautique et spatiale, civile et militaire.