Asia Argento est dans la tourmente ! L'actrice italienne, figure de proue du mouvement #MeToo après avoir accusé le producteur Harvey Weinstein de viol, aurait versé de l'argent à un homme qui affirmait qu'elle l'avait agressé sexuellement à l'âge de 17 ans, a rapporté dimanche 19 août 2018 le New York Times – l'un des médias qui a lancé le scandale Weinstein.
Ainsi, un montant de 380 000 dollars a été versé à Jimmy Bennett, un acteur et musicien de rock américain qui assure que la fille du réalisateur Dario Argento l'a agressé sexuellement dans une chambre d'hôtel en Californie en 2013. Pour étayer ses propos, le New York Times cite des documents envoyés au journal par une source non identifiée. De leurs côtés, les avocats de Bennett ont décrit la rencontre à l'hôtel comme une "agression sexuelle" qui a traumatisé le jeune acteur, menaçant sa santé mentale et ses revenus. Pourtant, sur Instagram et Twitter, il y reste des traces d'une certaine complicité entre Bennett et Argento - qui s'étaient donnés la réplique en 2004 dans Le Livre de Jérémie, où il jouait son fils de 7 ans.
Sa déclaration d'intention de poursuite en justice contre Asia Argento portait sur une demande de 3,5 millions de dollars de dommages et intérêts pour lui avoir "infligé de manière intentionnelle une détresse émotionnelle et des pertes de salaire suite à une agression sexuelle", selon le journal. Les conditions de l'accord, incluant un calendrier de paiement, ont été finalisées en avril de cette année, selon les documents transmis. L'avocate de la comédienne, Carrie Goldberg, décrit l'argent comme "aidant M. Bennett".
À l'époque des faits, il avait 17 ans et deux mois alors qu'elle était âgée de 37 ans. L'âge légal du consentement à une relation sexuelle en Californie est de 18 ans. Ils ont aujourd'hui respectivement 22 et 42 ans.
Autant dire que cette affaire retentissante risque de faire couler de l'encre. L'actrice italienne est l'une des premières à avoir accusé publiquement le magnat américain Harvey Weinstein de l'avoir violée. Elle est devenue une voix importante du mouvement #MeToo après avoir raconté avoir été violée par le producteur dans sa chambre d'hôtel pendant le festival de Cannes en 1997, alors qu'elle avait 21 ans.
Lors de la soirée de clôture du festival de Cannes 2018, elle avait lancé au public: "Les choses ont changé. On ne va plus vous permettre de vous en tirer sans être inquiété". L'action en justice de Bennett a quant à elle été lancée un mois après que les accusations d'Asia Argento contre Harvey Weinstein ont été rendues publiques, selon le New York Times. L'avocat, d'après le journal, a indiqué que son client s'était souvenu de cet épisode après avoir vu l'actrice se présenter comme une victime d'agression sexuelle.
Sur Twitter, quelques personnalités ont déjà réagi. "L'arroseuse arrosée. On ne se méfie jamais assez des marchands de vertu, des donneurs et des donneuses de leçons. Ce sont les les pires ennemis de leur cause", s'est empressé d'écrire le journaliste Franz-Olivier Giesbert, lequel avait déjà eu une prise de bec avec Argento en mai dernier, au sujet justement des femmes violées et abusées. "Mais nooooon???? C'est accablant parce que ça va affaiblir la parole des toutes les autres victimes #MeToo. Comment peut-on se présenter en justicière quand on se sait coupable ?", s'étouffe de son côté Françoise Laborde, la soeur de Catherine.