Pour la famille de Sophie Le Tan, c'est un rendez-vous à la fois difficile et dont elle espère beaucoup. Le procès de Jean-Marc Reiser s'est ouvert ce lundi 27 juin 2022 à Strasbourg devant les assises du Bas-Rhin. L'homme, âgé aujourd'hui de 61 ans, comparait pour assassinat. Il a reconnu avoir tué l'étudiante le 7 septembre 2018, jour de ses 20 ans, alors qu'elle était venue visiter son appartement à Schiltigheim. L'homme a admis partiellement les faits, mais nie la préméditation.
Sur le plateau de l'émission de France 2 Ça commence aujourd'hui, Laurent, cousin du père de Sophie Le Tan, était venu se confier en 2021. Il avait confié la peine de sa famille qui, après avoir appris la disparition de la jeune femme, a dû attendre un an avant que le corps ne soit retrouvé. Face à Faustine Bollaert, il avait également abordé les déchirements que connaissent les proches de Sophie : "Pour ne rien vous cacher, quand je viens les voir, la famille est détruite. Chacun est de son côté, il n'y a plus de vie, il n'y a plus rien."
La psychologue de l'émission, Natacha Espié, avait rebondi sur cette remarque douloureuse, soulignant les explosions fréquentes des familles face au deuil : "Le chagrin ne rassemble pas forcément. Chacun est isolé dans son deuil. On peut ne pas comprendre pourquoi l'autre réagit comme cela, on peut lui en vouloir, on peut ne pas être capable d'accompagner." Laurent avait renchéri : "C'est exactement ça, les tensions sont palpables au sein de la famille."
Une famille décimée par la violence de la mort de cette jeune fille décrite comme solaire. Peu après l'annonce de sa disparition en 2018, la famille Le Tan s'était rassemblée pour faire passer un message, qu'un proche avait traduit en français : "Notre famille vit dans la douleur, une douleur qui dure et durera encore longtemps. Madame Le Tan n'est pas là aujourd'hui parce qu'elle est tellement affectée par la douleur, qu'elle ne peut pas être là. Seul Monsieur Le Tan est là avec cette souffrance dans le coeur. Physiquement et moralement, la famille est presque anéantie." Trois ans et demi plus tard, la plaie est toujours béante et la mère de Sophie Le Tan s'est effondrée à la vue de l'accusé, Jean-Marc Reiser.