La muse de Karl Lagerfeld se dévoile et parle de ses projets futurs dans le journal Libération. Outre la mode, Baptiste Giabiconi se laisse tenter par la musique. Extraits.
Cheveux gominés et chemise ouverte, la question sur son homosexualité et une relation éventuelle avec Karl Lagerfeld ne tarde pas à amorcer l'interview : "Des choses comme ça, ça se sent. Avec Karl je ne l'ai jamais senti. Il a un trop grand respect des gens", répond l'intéressé.
Car sous ses airs de beau gosse vaniteux, Baptiste Giabiconi n'est autre qu'un garçon simple qui garde les pieds sur terre. A 12 ans, son père, ouvrier quitte le foyer familial : "Je me suis retrouvé seul avec maman. Il fallait que je sois fort pour elle et, surtout, que je ne lui cause pas plus de soucis. "
Rien ne prédestinait le jeune Marseillais à un avenir dans le milieu de la mode. Après un BEP restauration, il se retrouve monteur ajusteur chez Eurocopter. À cette époque, Baptiste est loin de faire tomber les filles et lutte comme la majorité des jeunes contre l'acné : "Ado, j'étais pas top, maigre avec des boutons, je prenais du Roaccutane, ce traitement qui vous fait des creux dans la peau." Mais le jeune homme ne se laisse pas abattre et s'inscrit dans une salle de sport. Sur les conseils d'une cliente du club, il se lance dans le mannequinat et monte à Paris. Le succès n'est pas immédiat, mais un coup de téléphone du grand Karl transpose Baptiste de l'anonymat au statut de muse du grand couturier. Au défilé Chanel de printemps-été 2010, le mannequin ferme le défilé avec le top en vogue Abbey Lee. Depuis 2 ans et demi, terminé la galère et, c'est sans langue de bois que Baptiste avoue gagner entre 10 000 et 15 000 euros par mois.
Concernant sa relation avec le directeur artistique de Chanel, Baptiste Giabiconi redevient un simple jeune homme : "Il y a un bon feeling, on se tape des barres." Karl Lagerfeld, joint par téléphone, complimente Baptiste sur son physique exceptionnel selon lui : "C'est un mélange assez rare, un physique exceptionnel. On n'a pas vu beaucoup de Français comme lui depuis Alain Delon (...) Je ne le considère pas comme un mannequin, mais comme une personnalité. Souvent les gens beaux sont lisses. Lui est très cocasse et attachant. Si j'avais un fils, j'aimerais qu'il soit comme lui. La seule chose que je lui reproche, c'est de ne pas faire beaucoup d'efforts sur l'anglais."
Et pourtant, le jeune mannequin apprenti chanteur devra se mettre à la langue de Shakespeare puisque son premier single Showtime est en anglais (voir le clip ci-dessus). Pour prouver qu'il n'est pas un énième mannequin qui se lance dans la chanson sans pouvoir enchainer trois notes justes, Baptiste accepte le défi de la journaliste et se lance dans une interprétation de La Corrida de Francis Cabrel. La moquerie ne l'effraie pas et Baptiste sait quand on le raille : "J'arrive à savoir quand on me prend pour un con. Une petite lumière s'allume dans ma tête, et me dit :"Arrête, ou tu vas être ridicule."
Célibataire, Baptiste craque pour les filles "hypersimples, natures", mais aucune ne lui a tapé dans l'oeil assez fort pour débuter une relation et mettre sa carrière entre parenthèses : "Une relation demande qu'on y consacre du temps. Pour le moment, je suis trop centré sur mon travail pour m'investir. Ça ne m'empêche pas de faire des rencontres qui, parfois, dérapent. Heureusement !"
Une carrière qui est loin d'être au point mort pour Baptiste, qui continue sa collaboration avec Chanel pour la campagne printemps-été 2011 en duo avec la sublime Freja Beha. Les deux jeunes mannequins représenteront la maison française cette année avec Inès de la Fressange et Stella Tennant.
Retrouvez intégralité de l'interview en 4e de couverture du journal Libération de ce 3 janvier 2011.