Le comédien hilarant cache plusieurs facettes, notamment celle d'un homme passionné qui parfois se brûle les ailes à trop donner, sans compter. C'est ce qui ressort du portrait que Le Parisien consacre à Benoît Poelvoorde dans son édition du 14 avril 2019. Décrit comme un ultrasensible, le Belge de 55 ans a en effet vécu des périodes difficiles, sur lesquelles revient le quotidien, avec pudeur.
"Si, enfin, cet ultrasensible squattait les plateaux de cinéma pour échapper à ses démons : l'ennui, la dépression et l'alcool ?", écrit Le Parisien. Benoît Poelvoorde répond : "Tourner m'empêche de dépenser de l'argent, de faire des conneries, de trop festoyer. Le travail m'oblige à une sorte de discipline. Je ne tourne pas pour gagner ma vie, mais pour m'empêcher de la perdre."
Au cours de la rencontre, la journaliste essaie d'explorer les fêlures de l'acteur, qui avait voulu s'éloigner des tournages en 2014 pour cause d'épuisement, avant de se rétracter : "Ses amis nous avaient parlé de 'hauts et de bas', de 'descentes aussi intenses que ses montées'." C'est en 2008 que Benoît Poelvoorde vit sa période la plus délicate, souffrant d'une dépression qui l'a conduit jusqu'à l'hôpital psychiatrique, "quelques mois après la mort de son ami le chanteur Jeff Bodart et deux ans après le suicide de Rémy Belvaux". Mais il va mieux. "Je sais que je n'y retournerai pas, donc je suis assez tranquille", assure-t-il auprès du Parisien.
Cependant, l'acteur nommé aux César pour Podium reste mélancolique. Au cours de l'entretien, il se rappelle "la perte de l'innocence, survenue à l'âge de 11 ans, au décès de son père". Un accident à vélo sur le tournage de Raoul Taburin lui a fait "prendre conscience qu'[il était] mortel". Benoît Poelvoorde nous fait rire, semble être doté d'une énergie inépuisable, mais quand on creuse un peu et qu'il tombe le masque, on découvre un homme inquiet. Deux facettes qui font de lui l'artiste qu'il est.
Raoul Taburin a un secret, en salles le 17 avril 2019