Bérénice Bejo ne quitte pas les écrans de cinéma. On l'a vue en août se déchirer avec son mari dans L'Économie du couple, elle fait déjà son retour, dans une oeuvre poétique au titre qui l'est tout autant, Éternité. Elle a répondu aux questions du magazine Biba le jour de la sortie de ce film, parlant de sujets intimes comme le rapport au corps.
Dans un monde où l'image des femmes est scrutée et parfois malmenée, les paroles de Bérénice Bejo sont enthousiasmantes. Si elle est sublime à chacune de ses apparitions, notamment sur les tapis rouges, elle n'est pas parfaite, sans que cela soit une source de complexe pour elle : "Depuis toute petite, j'ai un rapport à mon physique très sain : on a un corps et c'est le nôtre, point barre. C'est comme ça que je suis et que je m'aime, la chirurgie esthétique, ce n'est pas pour moi. (...) J'ai toujours eu une petite poitrine, mais ça n'a jamais été un problème, même ado. Au contraire, je peux oser des décolletés et des hauts moulants sans que ce soit vulgaire. Je peux aussi me permettre des tenues courtes car mes jambes ne sont pas trop moches. Je n'ai pas une taille de guêpe, ni les contours de Marilyn, mais je m'en fous. Je trouve que je m'en sors pas trop mal en ne faisant pas grand-chose."
Au cours de cette rencontre, la comédienne et compagne du réalisateur Michel Hazanavicius aborde une foule de sujets différents comme les attentats du 13 novembre, qui ont commencé rue Bichat, près de là où elle vit. Après ceux de Nice, elle a dû trouver les mots pour répondre aux angoisses de ses enfants (Lucien, 8 ans, et Gloria, bientôt 5 ans). Sa fille lui a demandé : "Comment ça se fait qu'on ne soit pas morts ?" Elle lui a répondu : "Parce qu'on n'était pas au mauvais endroit, au mauvais moment." En y réfléchissant, elle trouve ses mots abruptes mais précise : "Je veux lui transmettre à mon tour, dès à présent, l'idée qu'on ne doit pas culpabiliser d'être en vie et qu'au contraire, il faut en profiter encore plus."
Les paroles d'une femme dont la famille a fui la dictature en Argentine. Elle a ainsi dû s'adapter à la France à l'âge de 3 ans : "Je me souviens de la cour de récré et que je ne captais rien à la langue que j'entendais. (...) Quand on est allés tourner The Artist à Los Angeles avec Michel et notre fils Lucien, qui avait 2 ans, je lui ai fait un peu vivre la même chose, malgré moi. On l'a inscrit dans une crèche trois jours par semaine et il était très nerveux."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Biba du mois d'octobre
Éternité, en salles le 7 septembre
À noter également : Tout ce que vous voulez, spectacle au théâtre Édouard-VII à Paris dès le 12 septembre