Invité de dernière minute du Festival de Cannes, le philosophe français Bernard-Henri Lévy n'a pas manqué son entrée en scène avec son nouveau film Peshmerga. Vendredi 20 mai, l'écrivain et polémiste présentait son documentaire de guerre en Séance Spéciale. Pas de compétition donc, mais des projecteurs braqués sur un projet de longue haleine et à haut risque.
Dans l'après-midi, celui qui veut montrer "la vraie ligne de front contre le terrorisme" a posé au photocall aux côtés d'une dizaine de combattants en uniforme. À la tête d'un plaidoyer pour les combattants kurdes en Irak, en guerre contre le groupe Etat islamique, BHL se fait plus discret à l'écran, contrairement au Serment de Tobrouk, racontant et filmant la guerre au plus près. "Le film a été tourné au plus près des combattants, avec eux, et en ayant d'emblée la confiance des commandants peshmergas. L'accord de départ était celui-là: à partir du moment où nous commencions ce chemin, ils nous autorisaient à les accompagner dans leurs opérations. Certaines n'étaient pas prévues, c'est eux qui étaient attaqués, d'autres étaient planifiées par eux. Ils nous alertaient, ils nous emmenaient et nous filmions en toute liberté", confie le cinéaste sur les conditions de tournage.
En écho aux attentats qui ont frappé la France en 2015, Bernard-Henri Lévy ne s'en cache pas. "Il est important de montrer cette histoire, car la clé du Bataclan, la clé de l'Hyper Cacher, de Charlie Hebdo, elle est là, dans ce lieu que nous avons filmé. C'est le centre nerveux, le centre de commandement, l'endroit d'où ça part", clame-t-il, décidé à montrer la vérité.
C'est aux côtés de ses collaborateurs, musiciens du film, et bien sûr ces commandants peshmergas, que BHL a monté les marches, sous les yeux de son épouse Arielle Dombasle, qui a assisté à la projection. Mais c'est en solo que la chanteuse a foulé le tapis rouge, élégante comme à son habitude, avant d'applaudir son mari depuis 1993, fière tout comme lui.
Christopher Ramoné