Le monde du journalisme et des médias est en deuil. Lundi 6 mai 2024, Bernard Pivot a rendu son dernier souffle, au lendemain de son anniversaire. Il venait de fêter ses 89 ans. Il y a tout juste un an, lors d'une interview exclusive accordée au Journal du dimanche, l'écrivain et journaliste avait annoncé son retrait de la vie publique à cause de problèmes de santé : "Le mal m'a frappé à la tête, siège du cerveau et de la parole. Mieux vaut se taire en attendait que la mémoire se recharge et que l pensé refleurisse."
Aux commandes de l'émission Apostrophes et de Bouillon de culture, puis chroniqueur au JDD et président du Goncourt, Bernard Pivot a eu une carrière rocambolesque. Son goût pour les livres lui a d'ailleurs valu le poste honorable de rédacteur en chef du Figaro Littéraire.
Mais en 1974, tout s'arrête brusquement lorsque Jean d'Ormesson, alors rédacteur en chef du Figaro, le congédie pour son implication trop engagée dans l'association Société des rédacteurs (il était vice-président).
À la fin de cette collaboration, Bernard Pivot est reparti avec un dédommagement financier de la part du Figaro comme le rappelle le quotidien dans son numéro du 7 mai 2024. Avec cet argent plein les poches, il a fait construire une belle piscine dans sa maison au coeur des vignes du Beaujolais.
D'ailleurs, selon nos confrères du Progrès, Bernard Pivot avait joué les cartes de l'humour en écrivant l'origine de cette piscine : "Dans un coin, au-dessus du bassin, figure une plaque qui rend hommage à son financeur, on y lit : 'Piscine Jean d'Ormesson".
Si Bernard Pivot avait choisi de s'installer une partie de l'année dans cette région beaujolaise, c'est parce qu'il était un grand amateur de vins. Dans une interview accordée à Terre de Vins, le journaliste avait confié : "Le vin est un vecteur de culture. Ce qui m'intéresse, surtout à notre époque où le vin est décrié, méprisé, combattu, souvent considéré comme le diable, c'est de montrer qu'on ne peut pas, par exemple, parler de l'histoire de l'humanité sans parler du vin."
Sa charmante maison avec piscine, située loin de l'agitation parisienne, avait été construite au milieu des arbres et des vignes. Un endroit calme, paisible et familial, puisque son frère, lui-même vigneron, habitait juste à côté. Un retour source pour Bernard Pivot, qui avait passé toute sa jeunesse dans cette belle région française.