Interviewé par le JDD dans l'édition du 2 avril 2023,Bernard Pivot a évoqué ses problèmes de santé qu'il avait jusque-là tenus secrets. Interrogé par les journalistes sur la raison pour laquelle il n'a pas pris la parole depuis des années, le journaliste a répondu en toute franchise : "Je suis resté silencieux parce que le mal m'a frappé à la tête, siège du cerveau et de la parole. Mieux vaut alors se taire en attendant que la mémoire se recharge et que la pensée refleurisse."
Après une longue carrière de près de 25 ans, Bernard Pivot a donc préféré tirer sa révérence du petit écran mais aussi de quitter son poste de chroniqueur dans le JDD. Il explique : "J'ai arrêté la télévision pour devancer ce qui serait inexorablement arrivé: la lassitude du public. 'Le pépé Pivot, il fatigue et il commence à nous les briser...' De surcroît, je voulais prendre du temps pour écrire quelques livres. À 84 ans, j'ai démissionné du Goncourt pour laisser ma place à un écrivain plus jeune. Enfin, à mon vif regret, l'ai abandonné ma chronique du JDD parce que j'étais malade, handicapé, et que je ne pouvais plus écrire comme je l'ai fait pour vos lecteurs, pour nos lecteurs, si vous permettez, pendant plus d'un quart de siècle."
C'est normal, mais ça fait drôle
Un peu déçu par la réaction de ceux qu'il a côtoyés de nombreuses années durant, il confie : "Pendant soixante ans, j'ai reçu chez moi les nouveautés publiées par les éditeurs. La semaine qui a suivi l'annonce de l'abandon de ma chronique dans le JDD, mon nom a été rayé de la plupart des listes des services de presse, y compris chez mon éditeur. C'est normal, mais ça fait drôle. Depuis, j'achète des livres. Comme tout le monde.".
Pour rappel, Bernard Pivot collaborait depuis 1992 dans le JDD. Il a également abandonné la présidence de l'Académie Goncourt en décembre 2019. Hospitalisé en secret en janvier 2022, le JDD indiquait que leur ancien chroniqueur "serait très affaibli"mais aussi qu'il avait une santé "qui se détériore chaque jour un peu plus" sans préciser la raison de son hospitalisation.