Un figure de la littérature et de la télévision s'en est allée : ce lundi 6 mai 2024, Bernard Pivot est mort, à l'âge de 89 ans. L'annonce de son décès a été faite par sa famille à l'AFP.
L'écrivain, journaliste et animateur laisse derrière lui une riche carrière de plus de 60 ans, mais aussi sa femme de toujours Monique, leurs filles Agnès et Cécile, ainsi que plusieurs petits-enfants...
Fils d'épiciers né à Lyon, en 1935, Bernard Pivot était un passionné de lettres depuis son plus jeune âge, tant et si bien qu'enfant, il lisait le dictionnaire par plaisir. Sorti vice-major de sa promo au Centre de formation des journalistes en 1957, il était d'abord passé par le Figaro avant de prendre part au lancement du magazine Lire, puis avait rejoint Le Point, le Journal du dimanche... Bernard Pivot, c'était non seulement une plume, mais aussi une voix bien connue des auditeurs d'Europe 1 ou encore RTL, où il avait été chroniqueur dans les années 1970 et 1980. Mais c'est surtout en tant qu'animateur télé que l'homme de lettres s'est fait un nom : d'abord dans la populaire émission littéraire Apostrophes sur Antenne 2, au début des années 1970, puis dans Bouillon de culture dans les années 1990. Deux émissions qui lui ont valu plusieurs 7 d'or.
En dehors des plateaux, Bernard Pivot oeuvrait en faveur de la littérature française au sein de l'Académie Goncourt, qu'il avait rejointe en 2004, et qu'il avait présidée entre 2014 et 2019. Son départ avait coïncidé avec la réapparition dans les médias de son ancienne interview de Gabriel Matzneff, en 1990 dans Apostrophes, durant laquelle l'écrivain évoquait sans gêne ses pratiques sexuelles avec des mineurs. Images ressorties des archives au moment de la sortie du Consentement de Vanessa Springora, ouvrage dans lequel elle dénonce l'emprise qu'avait Gabriel Matzneff sur elle lorsqu'elle était adolescente.
Ecrivain lui-même, Bernard Pivot avait publié son premier roman L'Amour en vogue en 1958 (éd. Calmann-Lévy). Il avait également raconté son parcours dans un abécédaire, Les Mots de ma vie, en 2011 (chez Albin Michel), puis dans une autobiographie romancée intitulée Oui, mais quelle est la question ? (éd. NiL). Adepte des bonnes tables, il avait aussi publié son Dictionnaire amoureux du vin chez Plon, en 2006. Plus récemment, avec sa fille Cécile, il avait écrit Lire ! (chez Flammarion). En tout, Bernard Pivot a publié plus d'une quinzaine de textes, aussi bien des romans, que des chroniques et des essais. Pour autant, il refusait le statut d'écrivain : "Je suis un journaliste qui écrit des livres, ce n'est pas la même chose, expliquait-il à Léa Salamé dans Stupéfiant !, en 2017. Je préfère être un bon journaliste plutôt qu'un mauvais écrivain."
Son terrain de jeu favori de ces dernières années, était sans conteste Twitter, réseau social sur lequel il publiait régulièrement jeux de mots, pensées du jour et commentaires bien sentis sur l'actualité, notamment sur le football, une autre de ses nombreuses passions.