Bernard Tapie sera fixé sur son sort en cette fin du mois de juin. Soigné depuis de longs mois pour un délicat cancer de l'estomac avec une extension à l'oesophage, l'ex-ministre est dans l'attente des résultats définitifs qu'il redoute et espère positifs malgré la gravité de sa situation.
Toujours très amaigri sur la couverture du Vanity Fair du mois de juillet 2018, mais avec les cheveux plus denses qui ont repoussé, l'homme d'affaires de 75 ans revient sur ce jour de juin 2017 durant lequel la mauvaise nouvelle lui a été annoncée. "D'abord, je n'y ai pas cru. La nature des symptômes ne semblait pas correspondre à un cancer aussi grave : celui de l'estomac, c'est 50% de survie à cinq ans", confie-t-il à Franz-Olivier Giesbert. Bernard Tapie, qui s'est fait retirer les trois quarts de l'estomac, sentait pourtant bien que son état de santé dégradé ne présageait rien de bon. "A un moment donné, j'ai eu du mal à avaler. Quand je bouffais, ça passait mal, j'avais des spasmes", se souvient-il.
Le père de Sophie Tapie détaille les caractéristiques de sa maladie : "L'explication de ce cancer : un excès de bile qui remontait jusque dans l'oesophage. C'est la vésicule biliaire qui envoie la bile dans l'estomac quand il est plein pour que son acide nous aide à digérer les aliments. Lorsqu'on n'a plus de vésicule, ce qui est mon cas depuis vingt ans, l'estomac est tout le temps rempli de bile, même quand il n'y a pas de nourriture dedans. Elle l'a rongée et, un jour, le cancer est arrivé."
Je lui parle beaucoup
Ce bras de fer contre la maladie, le patron de La Provence ne le livre pas seul mais entouré de sa famille, épaulé par la religion. "Resté croyant" malgré cette terrible épreuve, Bernard Tapie communique énormément avec son référent spirituel, son Dieu. "Je ne lui demande jamais rien mais il est tout le temps avec moi et je lui parle beaucoup. Je lui raconte ce que j'ai vécu, je dénonce les injustices", explique-t-il.
Une manière aussi de combler le vide laissé par la mort de son chien Boboy qui suscite toujours une vive émotion, une disparition survenue il y a un an : "Tous les week-ends je vais me recueillir sur sa tombe qui est à la campagne." Très proche de son regretté cane corso, Bernard Tapie passait beaucoup de temps avec lui. "Quand j'avais des coups de blues ou de fatigue, je m'allongeais et j'appelais mon chien. Il venait et se collait contre moi. Au bout d'une demi-heure, j'étais complètement requinqué : il m'avait transmis toute son énergie", se souvient-il.
L'intégralité de l'interview de Bernard Tapie est à retrouver dans Vanity Fair en kiosques le 20 juin 2018.