Bernard Tapie se bat actuellement sur deux fronts, judiciaire et médical, mais il n'y en a qu'un qui occupe les pensées de sa fille Sophie : via son compte Instagram, la jeune femme de 30 ans a adressé un message pugnace, jeudi 12 avril 2018, relatif au combat que mène son père contre un cancer de l'estomac. Un message de remerciement et un message galvanisant à la fois.
"Quoi qu'il se dise, quoi que les gens pensent, nous continuons à nous battre. Merci à ceux qui nous soutiennent #mydadisahero #fuckcancer #proud #tetehaute #mydad #mydadisawesome #fighting #family", a écrit la chanteuse et actrice en légende d'une photo la figurant de dos, au piano, habillée d'une veste en jean customisée. "Je suis une Tapie !!", peut-on y lire, fière proclamation qui s'accompagne de l'effigie de Popeye et d'une de ses fameuses boîtes d'épinards... portant le nom Tapie. "Mon père est un héros", "mon père est génial", scande-t-elle encore en hashtags, à fond derrière l'homme d'affaires de 75 ans, également père de Nathalie et Stéphane, fruits de son premier mariage (avec Michèle Layec), et de Laurent, frère de Sophie, issu de son union avec Dominique.
Hélas, en fait d'épinards magiques, c'est plutôt de séances de chimiothérapie et d'une lourde opération chirurgicale, pratiquée en janvier 2018, que le traitement de Bernard Tapie est composé. En février dernier, il donnait de ses nouvelles de lui-même, s'exprimant avec beaucoup de lucidité lors d'un entretien téléphonique avec la journaliste Ruth Elkrief pour BFM TV : "Vous savez, comme on l'appelle, c'est une longue maladie, disait-il alors. Et donc je suis dans une séquence, là, qui est un peu plus difficile que les autres, puisque vous savez, après quatre mois de chimio, plus une opération très très lourde, des difficultés pour reprendre une vie normale, parce que je ne peux pas manger... Bon là je suis dans une séquence un peu dure, mais qui n'engage pas l'avenir. L'avenir on le connaitra, à l'issue des derniers examens qui vont être faits pour savoir si les tumeurs cancéreuses reviennent, parce que j'en avais dans l'estomac et dans l'oesophage, et si elles n'ont pas donné de petits bébés. J'ai appris que les médecins souhaitaient me refaire de la chimio, mais je ne suis pas trop pessimiste non plus, parce que ça arrive assez souvent qu'une opération n'élimine pas la totalité des tumeurs. Je suis dans une phase où il y a beaucoup d'incertitudes, et qui est un peu dure à vivre parce que l'opération c'est vraiment très lourd, mais j'y crois comme un fou, je suis certain que dans quelques mois, ça sera que des mauvais souvenirs."
Trois jours avant cette intervention médiatique de Bernard Tapie depuis son lit d'hôpital, Sophie Tapie avait pris la parole pour lui, dans un post Instagram en date du 13 février, chargé d'émotion mais aussi de bravoure : "Merci à tous pour votre soutien qui nous réchauffe le coeur dans ces moments difficiles.. Nous sommes désolés pour le peu de nouvelles .. il me charge de vous transmettre toute sa reconnaissance, ainsi que la discussion que nous avons eu ensemble. -Alors papa ? Tu reprends la chimio ? -Malheureusement oui.. comme prévu. Mais mon prof Sarfati hésite à la faire démarrer parce que suite à l'opération... je suis encore à la ramasse!!! -T'es d'accord qu'on ne lâche rien ? -Moi , jamais !", détaillait-elle en légende d'un touchant selfie père-fille.
Au mois de mars, le journaliste Jérôme Béglé, après avoir été en contact avec l'intéressé, communiquait des précisions sur l'état de santé de Bernard Tapie suite à son opération invasive - "une très grosse intervention puisque le cancer est à cheval entre le thorax et l'abdomen", avait prévenu le chirurgien -, expliquant qu'il se sentait "comme quelqu'un qui a eu une chimiothérapie d'un bon mois, une opération de 5h au cours de laquelle on lui a retiré les trois-quarts de l'estomac et la moitié de l'oesophage... En plus, pour l'opération, on lui a sorti le poumon droit, de façon à pouvoir retirer la tumeur qui était mal placée, et on lui a replacé le poumon ensuite". Eprouvant...
Outre la présence à ses côtés de sa famille de sang, Bernard Tapie peut par surcroît compter sur le soutien inconditionnel de toute une famille de coeur : les fans de l'Olympique de Marseille, qui portent une estime indéfectible à l'ancien boss du grand OM vainqueur de la Ligue des Champions en 1993. Jeudi soir, à l'occasion du match d'Europa League au scénario flamboyant qui a vu le club phocéen se qualifier pour les demi-finales de l'épreuve continentale aux dépens du RB Leipzig, une nouvelle banderole manifestant l'attachement du peuple marseillais et ses encouragements a été déployée dans les tribunes du stade Vélodrome : "Pour notre club, pour notre ville, pour toi boss il faut gagner", pouvait-on lire sur cette banderole préparée par les Fanatics, tandis que le nom Bernard Tapie était scandé par le public.