Charlotte, Caroline du Nord. La ville est devenue l'espace de quelques jours le fief des démocrates, en ordre de marche pour porter Barack Obama vers un second mandat présidentiel.
Comme à Tampa où les républicains avaient investi Mitt Romney et son colistier Paul Ryan, mais où le grand public avait surtout découvert les dames de ces messieurs, Ann et Janna, c'est Michelle Obama qui a ouvert le bal des grands discours à Charlotte mardi 4 septembre. La First Lady, plus populaire que jamais, appréciée de tous pour son style, sa personnalité, sa gentillesse et son humour, a dressé un portrait dithyrambique de son mari, avant de lui faire une belle déclaration d'amour, déclenchant l'ovation des milliers de personnes présentes ce jour-là.
Et d'ovation, il en était encore question lorsque Bill Clinton a pris place sur la scène ce mercredi 5 septembre. De longues minutes d'applaudissements ont accueilli l'ancien président, dont la femme Hillary occupe le poste clé de secrétaire d'État au sein de l'administration Obama. Très attendu, Bill Clinton, aminci et plus en forme que jamais, a tenu un discours d'une cinquantaine de minutes au cours duquel il a démonté point par point les arguments du camp adverse développés durant la convention républicaine de Tampa.
Avec des mots simples, une élocution parfaite mêlant l'humour, l'esprit et le sérieux, tout le contraire de l'étrange discours de Clint Eastwood, Bill Clinton s'est montré passionné et enthousiaste à l'idée de voir Barack Obama investir une nouvelle fois le bureau ovale de la Maison Blanche. Ardent défenseur du bilan du président sortant, Bubba comme on le surnomme a ouvert son discours de manière à galvaniser les foules : "Sommes-nous là où nous voulons être aujourd'hui ? Non. Est-ce que le président est satisfait ? Bien sûr que non. Mais sommes-nous en meilleure posture qu'il y a quatre ans quand il a pris ses fonctions ? Absolument, et je vais vous expliquer pourquoi."
Durant un peu moins d'une heure, donc, Bill Clinton s'est attelé à la tâche avec une facilité déconcertante, se posant en véritable pédagogue pour expliquer des situations compliquées avec des mots d'une simplicité étonnante, avant de rendre un hommage appuyé à l'actuel président : "Aucun président, ni moi-même ni aucun de mes prédécesseurs, personne n'aurait pu réparer les dégâts causés en seulement quatre ans." Critiquant les décisions républicaines, comme celle de ne pas soutenir la relance de la production automobile, qui aujourd'hui connaît une véritable renaissance, évoquant les progrès en termes de couverture sociale, de santé ou d'éducation, il a également fustigé les "mensonges républicains" et leurs chiffres qui n'ont pas tenu longtemps face aux arguments de cet orateur hors pair.
Défense, emploi, dette et croissance, il a ainsi passé au crible tous les sujets avant de conclure, dans un élan de sincérité, qu'il croyait en un nouveau mandat de Barack Obama, invitant les électeurs à bien choisir en novembre prochain entre un camp "sous l'influence de l'extrême droite" et un parti démocrate ouvert. "Si vous voulez être livrés à vous-mêmes, si vous voulez une société où les vainqueurs remportent toujours tout, alors soutenez le ticket républicain. Mais si vous voulez un pays qui partage la prospérité et la responsabilité, une société où tout le monde est dans le même bateau, alors votez pour Barack Obama et Joe Biden", a-t-il conclu sous un tonnerre d'applaudissements.
Sous les yeux de Michelle Obama présente en tribune, Barack Obama a alors fait son apparition sur scène, enlaçant Bill Clinton pour une franche accolade. L'aura et le charisme de l'ancien président pourraient bien faire pencher la balance en faveur des démocrates, tant ont fait mouche son aisance et son discours...