Le contexte est on-ne-peut-plus compliqué pour le Premier ministre britannique Boris Johnson. Il doit faire face depuis deux semaines à des accusation de corruption contre son camp, le parti conservateur. Il devra ainsi répondre devant le parlement du scandale de lobbying, mais aussi de la COP26 peu glorieuse, du budget de la lutte contre les violences faites aux femmes. Sur ce dernier sujet, il est bien mis mal à l'aise avec son père Stanley Johnson, que deux femmes accusent d'attouchements, voire d'agression sexuelle. Des affaires qui ne vont pas l'aider à remonter dans les sondages...
Selon Le Point qui reprend des informations de la BBC, Stanley Johnson écrivain et politique britannique de 81 ans, il aurait touché de manière inappropriée la députée conservatrice Caroline Nokes et la journaliste Ailbhe Rea. La première a affirmé que l'ancien député européen l'avait frappée "par derrière aussi fort qu'il le pouvait" lors d'une conférence du parti conservateur à Blackpool en 2003, alors qu'elle était âgée de 31 ans. Interrogé sur cet acte par la chaîne Sky, Stanley Johnson a déclaré qu'il n'avait aucun souvenir" de Caroline Nokes. Cette dernière a déclaré : "Je pense que n'importe qui serait choqué que quelqu'un lui donne une claque sur les fesses, et c'est la réalité." Si elle s'en veut de ne pas avoir réagi sur le coup et en a honte, elle attend désormais des excuses de la part de son supposé agresseur.
Des déclarations qui ont poussé une autre femme, la journaliste politique et correspondante au Royaume-Uni du New Statesman, Ailbhe Rea, à prendre la parole et à dénoncer d'autres agissements de la part du père du Premier ministre. Via son compte Twitter, elle a écrit avoir été pelotée par Stanley Johnson lors de la conférence du Parti conservateur en 2019, à Manchester. Le porte-parole du gouvernement n'a pas souhaité réagir à ces déclarations.
Il y a un an, le Daily Mail dévoilait dans les bonnes feuilles du livre de Tom Bower, The Gambler, sur l'actuel dirigeant du Royaume-Uni que son père Stanley avait cassé le nez de sa mère, Charlotte. Dans son ouvrage, l'auteur décrit le premier mariage de Stanley Johnson pétri de violences conjugales...
La découverte de ces agissements supposés n'a pas épargné les deux femmes, désormais cibles d'attaques sur les réseaux sociaux. Caroline Nokes a ainsi dévoilé sur Twitter les mots qu'elle a reçus après avoir dénoncé le geste de Stanley Johnson : "Et à Justin Barker, merci pour ton mail ce soir. 'J'aurais voulu qu'il te viole, espèce de p*** conservatrice.' C'est le genre de discours que les femmes au parlement doivent également gérer chaque jour."
En France, 285 femmes ont décidé de libérer la parole des femmes dans le milieu de la politique avec le hashtag MetooPolitique. Ces personnalités ont signé une tribune publiée le 15 novembre 2021 dans Le Monde pour appeler à écarter "les agresseurs sexuels du monde politique", alors que la parole se libère sur les réseaux sociaux et les témoignages affluent, à 5 mois de l'élection présidentielle.